ASTERIX MISSION POTIONS : ON A TESTÉ L’EXPÉRIENCE EN RÉALITÉ VIRTUELLE CHEZ VIRTUAL ROOM EN ♿️ AUSSI !

Mais qui n’a pas rêvé d’être dans une BD d’Asterix et d’incarner un gentil Gaulois ? 

Moi en tout cas j’ai adoré l’être !

chez Virtual Room,  l’expérience de ce premier scénario sous licence est réussie, j’ai très envie de découvrir les créations originales du studio comme Are We Dead? ou encore Press Start.

En fauteuil roulant tout ce passe bien et l’équipe est tellement ouverte et disponible que chercher même des améliorations possibles ensemble a été un plaisir ! 

Astérix en réalité virtuelle est une activité à pratiquer et re pratiquer en famille, entre amis ou pour une occasion spéciale.

L’aventure au milieux des Gaulois est saisissante, développée , en partenariat avec les Éditions Albert René.

Réaliste et intuitive avec des énigmes et actions avec plusieurs niveaux de difficulté pour le personnage que vous devenez !

Graphiquement c’est vraiment joli et pour moi interagir avec Idéfix valut déjà le détour.

En tant qu’apprentis druides, vous allez être aidés par le petit chien dans votre quête semée d’embûches et pleine de rebondissements. 

Une immersion vraiment surprenante dans le village gaulois, où vous vivrez des événements épiques aux côtés de vos personnages tant aimés pendant 50 minutes !!!

L’actualité est riche pour Astérix car expositions et série vont bientôt débarquer.

Cette expérience immersive est totalement validée et conseillée.

Mon rêve : partager Astérix Missions Potions avec des lecteurs et lectrices qui ne fréquentent pas ce type de lieux ludiques et immersifs.

L’Astérix de Virtual Room est pour vous aussi !!!

La lumière vacillante / Nino HARATISCHWILI / Gallimard 

Le livre et la rencontre chez l’éditeur ! 

Elle s’appelle Nino, ce n’est ni un pseudonyme ni un choix de genre, c’est juste un prénom de l’ex URSS. Elle est née en Géorgie et Nino serait une Sainte ayant apporté le Christianisme.

Elle écrit en allemand, c’est une langue apprise et acquise qui lui permet plus de liberté, et peut être de prendre un peu de distance avec son passé.

On en apprend de choses dans une rencontre avec l’autrice chez son éditeur Gallimard.

Le livre est l’histoire de 4 amies qui grandissent dans les années difficiles de la Géorgie et qui se retrouvent à l’occasion d’une exposition bien plus tard.

Une belle lecture qui confirme le talent de narratrice de l’écrivaine. 

Un roman aux accents autobiographiques qui reste néanmoins une fiction bien menée.

Mention spéciale pour les descriptions des moments du quotidien et la caractérisation des protagonistes.

La rencontre était co-organisée par Babelio et la brillante équipe a porté son concours à me faciliter l’accès et la sortie du beau bâtiment des éditions Gallimard.

Ils peuvent toutes et tous rajouter un ligne à leur CV : Accueil et gestion de public handicapé moteur, spécifiquement en fauteuil roulant.

Mille mercis à la chouette team Gallimard qui a tout fait pour rendre possible ma présence. Merci Margot !

Au moment de la sortie, perchée dans l’escalier de la maison d’édition portée par 3 courageux messieurs, et en criant « Saint Gallimard protèges moi » et en énumérant des noms de Maisons d’édition pour me détendre, Antoine Gallimard a ouvert la porte et a du avoir la réponse au dossier de la NRF : « L’époque est-elle encore surréaliste » ?.

Mon expérience est un mélange du Baron Perché de Calvino et des femmes sans corps de Leonor Fini.

Surrealiste 

Merci Gallimard & Babelio pour ce moment, vous êtes fantastiques.

Une expérience qui confronte à la réalité d’un fauteuil roulant. Je me suis dite je ne veux pas que le fauteuil m’empêche de revenir chez Gallimard, c’est Gallimard, et encore… en principe je ne pourrais pas travailler chez Gallimard…, et encore ce n’est pas juste…, et encore vivement que je puisse remarcher, et encore… mais tous les handicaps ne sont pas réversibles ? 

Fin de l’histoire.

Récits de certains faits / Yasmina Reza / Flammarion

J’ai toujours le sourire quand j’ouvre un livre de Yasmina Reza ! C’est un réflexe pavlovien depuis sa premiére piéce au théatre. Un art où elle excelle depuis 30 ans.
Dans « Récits de certains faits », c’est l’autrice qui assiste au théâtre des audiences de tribunal.
Il en ressort un recueil de nouvelles racontant, avec sa malice et son style rapide et incisif, les procès de divers faits divers.
Ce qui aurait dû rester tragique, dans les actes, devient sous sa plume, une chronique de l’humanité ordinaire. L’humour de Reza en chasse l’horreur comme une dissolution la stabilité gouvernementale.

C’est avec gourmandise que l’on assiste aussi aux déroulés de quelques procès de personnages publiques d’importances diverses qui se dégonflent dans les prétoires comme des personnages de Beaumarchais. Morandini, Sarkozy, et Tarik Ramadan s’alternent à la barre avec divers meurtriers et arnaqueurs dans une parfaite égalité. Avec l’impartialité d’un juge, l’autrice réinvente les histoires, déroule les instructions avec l’humour comme filtre du désespoir. Une profonde humanité en ressort qui permettra a chaque lecteur de revisiter avec distanciation sa propre condition.
Attention ! S’il existe des crèmes anti-rides, ce livre est un baume qui grave la ride du sourire.

Tadzio, Mourir à Venise / Jeremy Niels Circus / L’Harmattan 

Jeremy Niels Circus est auteur, réalisateur, scénariste et écrivain qui m’avait déjà subjuguée avec son aussi étrange que beau « Le roi des villes ».

Il revient me faire, et nous faire, cadeau de son écriture. J’ai également regardé et aimé sa façon de créer en images.

Toujours un format court pour son Tadzio, Mourir à Venise.

Tadzio, avant d’être sien a donné son âme à la plume de Thomas Mann et sa cher à Luchino Visconti pour imaginer un film immense.

Je l’ai revu récemment pour revoir Tazio et son image, ces images sont troublantes.

Jeremy immagine Venise scénario d’une rencontre surréaliste et sublime entre le personnage du roman et le très jeune acteur qui lui a donné une image au cinéma.

L’acteur Björn Andresen n’a pas eu une vie sereine, surtout avec la perte d’un enfant et l’auteur fait dire à la fin de son histoire à Tadzio du livre qu’il aurait aimé que le monde lui écrive une meilleure vie, car les ratures de la vie ne s’effacent pas avec une gomme et parfois les nouveaux chapitres sont difficiles à incarner.

Un livre riche qui fait une cinquantaine de pages et nous propose aussi des belles images.

Jeremy Niels Circus est un coup de cœur qui perdure et se confirme.

Tadzio version double pour 2024 est captivant et comme dans toutes les histoires ténébreuses la lumière se glisse un chemin.

Excuse excellente aussi pour relire Mann et regarder Visconti.

À glisser partout ! Même entre deux livres de la rentrée littéraire ou pour accompagner un classique.

Excuse excellente aussi pour relire Mann et regarder Visconti.

Le bal des sirènes / Li Wei Jing / Mercure de France 

Je suis impressionnée par tout ce que ce conte a pu englober en si peu de temps (moins de 200 pages, une lecture assez rapide) et par la profondeur avec laquelle certains passages/pensées ont résonné en moi.

Un conte typiquement magique qui aborde la solitude, l’action des femmes envers elles-mêmes et leur corps, et le voyage vers la découverte de soi à travers le prisme du monde de la danse.

C’est ma deuxième lecture d’écrivains talentueux taïwanais, ce roman un plaisir à lire du début à la fin encore une fois et je suis ravie de m’éloigner de mes autrices et auteurs traditionnels si je puis les définir ainsi. 

L’héroïne est fort sympathique,, à la fin du livre, en est venue à s’accepter et à se valoriser en tant qu’individu plutôt qu’en tant que danseuse uniquement. Elle peut être une personne à part entière sans avoir besoin d’un homme pour prendre les devants, d’un partenaire de danse, comme c’est le cas dans la danse de salon. « Je n’ai pas réussi à devenir danseuse, mais je suis devenue une femme ». 

Je suis touchée par le triste destin de l’autrice décédée jeune, c’est un roman posthume.

Un livre réussi que j’aimerais partager et vous faire partager, je vous conseille Le bal des Sirènes, il vous passionnera, je le sais.

Pour Britney / Luise Chènevière / P.O.L.

Touchée, vraiment touchée et par moment: touchée; coulée; effondrée.

J’ai aussi aimé Britney et toujours analysé sa vie et ses terribles expériences semblables à celles de tant de femmes utilisés simplement pour gagner beaucoup d’argent …

La comparaison avec l’histoire de Nelly Arcan est un poing dans l’estomac pour moi, elle est là écrite et me rappelle qu’on n’est pas toutes faites pour encaisser, pour supporter et que la vie est si fragile.

Je vais vous choquer peut être car ce livre a évoqué en moi une quantité telle de sensations en si peu de pages, difficiles à vous dire sans expliquer un peu de moi comme Louise le fait avec détermination et comme les participants et participantes du Book Club d’Augustin Trapenard  l’ont fait hier en parlant de Pour Britney, passionnément.

Un petit, trop long  coma a changé mon corps et au réveil tétraplégique temporaire je pensais pouvoir marcher en quelques semaines, mais la rééducation a comme mesure les années.

J’ai commencé à me maquiller à l’hôpital avec ce rouge à lèvres ROUGE trop, tellement rouge qu’évoque Louise et quelqu’un m’a dit « oh elle se maquille c’est que tout fonctionne « en bas » chez madame ». L’humiliation a été tellement forte que j’ai du l’écrire er j’ai jeté mon rouge à lèvres par terre comme si il pouvait effacer la pensée qu’une femme qui se maquille cherche une attention sexuelle. Halte!  le pire arrive : un professionnel de santé a ajouté « évidemment tout fonctionne, c’est pour ça qu’elle se maquille et s’habille en rouge ». Oui j’avais aussi un t-shirt rouge et mon visage était entre la couleur de la honte et celle de la colère.

Tout ça pour vous dire que les pages de Louise Chènevière frappent fort et visent juste dans la description du monde des femmes et donc de celui des hommes.

J’ai lu un livre qui est un manifeste politique en forme de plaidoirie littéraire pour le respect, écrit avec la puissance des pensées éparses qui se rassemblent. 

L’écriture inclusive dans ce texte me plaît et s’intègre et colle aux mots.

Je veux juste dire :

Femmes, soyez, soyons, celles que nous voulons et celles que nous voulions être, pour Britney et les autres.

Monsieur lisez, vous aussi ce livre pour comprendre et apprendre.

Ann d’Angleterre / Julia Deck / Le Seuil 

En lisant le titre sur la couverture typique, rouge et blanche des éditions du Seuil j’imaginais une saga anglaise à la Downton Abbey, le roman m’a fait découvrir une histoire contemporaine, intimiste, on y parle de la relation mère-fille et de secrets de famille.

Les descriptions et les dialogues sont ultra réalistes et les scènes se déroulant à l’hôpital sont comme les vraies situations et pas seulement des vraisemblables représentations. Pas seulement en gériatrie même si pour les personnes âgées j’ai pu ressentir moi aussi un sentiment type « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance »–Dante Alighieri–.

J’apprécie cette histoire personnelle et je suis sûre que l’autrice saura ravir ses lecteurs.

Le Fléau, mesure par mesure / Au Domaine national du Palais Royal

 Jusqu’au 8 septembre

Le décor est un enchantement, créé par le cardinal de Richelieu en 1633, le Palais Royal et ses jardins sont à deux pas du musée du Louvre 

Les 260 colonnes octogonales rayées de noir et de blanc de Buren méritent bien un détour et sont devenues l’un des symboles de Paris.

La pièce est le Fléau de Shakespeare, retraduite pour l’occasion par Léonard Matton et déjà cela est un succès,  on y retrouve la verve d’origine du texte anglais.

Les comédiens nous transportent à Vienne pendant la peste et l’expérience théâtrale est radicale, l’immersion complète.

La compagnie théâtrale fait partie du réseau JeDI, la force fédératrice de la filière des expériences immersives. Je vais les suivre de près ! 

J’ai pu suivre les séduisantes déambulations nocturnes du Fléau version interactive même en fauteuil roulant ♿️, je tenais particulièrement au rendez-vous avec cette pièce et je suis contente d’avoir osé,  car ce spectacle est une pure merveille.
Le génie et la force  de William Shakespeare se révèlent dans ce spectacle immersif et les comédiens en exaltent la poésie.

Avis aux êtres humains qui marchent tout de même : si vous voyez un fauteuil roulant ou un enfant de 8 ans ne le contournez pas pour vous placer devant, c’est un peu agaçant mais mon accompagnateur a réussi à me faire suivre les acteurs en mouvement.

J’ai été moi même actrice de ce moment et l’émotion est unique.

J’ai hâte de voir d’autres représentations aussi belles et immersives, je suis une admiratrice du concept 

Bravo à toutes à tous,  chers amis d’ Emersiøn, sachez que je rêve du « Le Songe d’une nuit d’été » en immersif ! 

Merci à Mathilde Gamon, pour tout ! 

La cinquième saison / Erik Orsenna / Robert Laffont

Aura-t il fallu qu’Aya sorte de l’académie pour que la fantasy y rentre?

Le facétieux immortel nous livre un conte fantastique.
Un mega-navire de croisière heurte Venise, le choc est si grave, si lourd que le temps s’arrête – les Einsteiniens comprendront .
Orsenna profite de cette achronie pour faire surgir quelques uns des personnages de son Panthéon personnel toutes périodes confondues qui s’agiteront pour résoudre la crise existentielle du monde. Vivaldi et Lorenzo da Ponte travailleront à remettre l’humanité sur le droit chemin. La solution, un peu Baroque, est de rajouter un nouveau concerto aux quatre saisons

Un délice à lire, comme une aimable fable qui dénonce les égarements de notre époque.
Pour ceux que le coté fantastique rebute, imaginez que c’est un carnaval durant lequel les invités masqués s’incarnent pleinement dans leurs rôles.

Erik Orsenna est un homme qui a la passion du possible, dans ce livre il raconte d’un cas particulier de l’impossible et c’est séduisant, comme une gondole qui s’écoule lentement dans les eaux vénitiennes.
Lire les mots qui dansent de cet écrivain est pour moi un rendez-vous pris à la sortie d’un nouveau livre.

La chanson est toujours douce, ce récit entouré d’eau et de poésie m’a fait penser à un écrivain qui a peu en commun avec Erik Orsenna, j’ai ressenti une vibration commune avec « Jérusalem », « Promethea » et « Ligue des gentlemen extraordinaires » d’Alan Moore (connu aussi pour V pour Vendetta). Bien différent, mais pendant en un instant magique la littérature a créé un pont invisible, traversé par le son des mots.


C’est beau de lire.

La séduction de Monsieur l’Immortel à encore opéré, un autre livre que je quitte avec tristesse et que j’espère vous exhorter à lire pour créer chez vous aussi des belles émotions.

Rentrée 42, bienvenue les enfants

Rentrée 42, bienvenue les enfants est une pièce plutôt bouleversante, c’est l’histoire de quatre institutrices en 1942, la routine devient une bataille pour le respect de l’humanité de toutes et des tous et pour permettre aux enfants de survivre et vivre.

La pièce est simple et intense.

Que feriez vous si dans votre école des plus de  120 enfants attendus seulement une vingtaine se présentaient à l’appel. 

Les protagonistes de cette histoire ne sont pas tous de ceux et celles  « qui ont fait avec » et pourtant il y en a eu malheureusement et c’est difficile de ne pas s’insurger quand le sort des enfants raflés semble devenir secondaire.

Les comédiens sont remarquables et l’immersion dans la France de Vichy est vivide.

Quand la directrice parle du plan de « redressement » national les mots se font pierres pour moi, attention la pièce est présentée avec légèreté et souligne avec humour les énormités de l’époque la plus sombre de France et montre comment les égoïsmes de chacune et chacun deviennent la réalité.

Dans tout ça n’oublions jamais, oh jamais, que les cars de familles françaises escortés par des policiers français direction l’oubli et la mort ont bel et bien existé tout comme celles et ceux qui se préoccupaient de leur destin en venant à estomper le souvenir d’un ami, d’une enfant,d’une famille voisine soudainement évaporée dans une nuit d’été.

À voir comme un réveille qui sonne fort pour et nous rappeler qu’il faut toujours se souvenir