Trump dans la Culture Populaire : Trump ou quand j’essaie de ne pas parler de politique.

Et Trump est à nouveau Président des USA. C’est un jour triste pour moi. Une période difficile s’ouvre pour les intellectuels américains, pour la liberté tant déclamée qu’opprimée par Trump. Une véritable Internationale totalitaire se dessine dans le monde, d’autres disent Internationale réactionnaire, ce n’est pas assez.

Donald Trump a depuis longtemps été une figure polarisante bien avant son entrée en politique. Son influence s’est aussi pleinement manifestée dans le cinéma, la littérature et l’art, offrant une toile de fond pour une hyperprésence médiatique. L’art et la littérature sont un espace à part. Le resteront-ils ? Pourront-ils le rester ? Sommes-nous capables d’exiger notre liberté ? Sommes-nous capables de vouloir la solidarité ?.

Cinéma : Image et Impact

Dans le monde du cinéma, les caméos de Trump servent à illustrer son statut de célébrité mondiale. Dans des films comme « Maman, j’ai encore raté l’avion », sa présence va au-delà d’une simple anecdote, montrant une époque où la richesse est idolâtrée sans questionnement. Ce qui apparaît au premier abord comme de l’humour bon enfant relèverait en fait d’une glorification sociale des élites.

Le cinéma dépeint non seulement Trump comme une personnalité mais aussi comme un phénomène qui dit beaucoup sur les valeurs de la société. Le montrer est déjà lui donner un rôle, hélas.

Trump apparaît aussi dans : The Apprentice, Home Alone 2: Lost in New York, The Simpsons, Zoolander, The Fresh Prince of Bel-Air (épisode « For Sale by Owner »), Gossip Girl, Entourage, Saturday Night Live, Une nounou d’enfer (The Nanny, épisode « The Tax Man Cometh »), Retour vers le futur (Back to the Future, pas d’apparition directe, mais référence à l’ère des années 1980).

Littérature : Un Sujet d’Examen Critique, un espace de liberté.

La littérature prend un regard plus introspectif et souvent critique. Dans « American Psycho », Trump devient une icône de l’obsession de la société pour le matérialisme et la superficialité, reflétant une époque marquée par l’excès et l’égoïsme. Cette référence littéraire le place au centre des problématiques de l’avidité capitaliste. Les essais et biographies critiques sur Trump, tels que « Fire and Fury » de Michael Wolff, examinent ses actions et stratégies, souvent en soulignant les contradictions et l’impact social négatif de ses politiques. La littérature offre heureusement un espace de réflexion critique quant à son influence sur la société contemporaine.

Trump est indirectement présenté ou cité dans nombreux ouvrages.

Art : Une Réponse Émotive de Résistance.

L’art contemporain quant à lui offre une réponse visuelle et souvent émotionnelle à l’ère Trump. Les œuvres de Shepard Fairey et le street art, notamment, capitalisent sur l’image de Trump pour illustrer la division sociale, l’injustice et parfois la résistance. Ces œuvres engagent les spectateurs à réfléchir et à provoquer une prise de conscience collective.

Je vous souhaite tout le bonheur du monde. Je souhaite à Trump d’infliger le moins de dégâts possible au monde.

Patronyme : Vanessa Springora chez Grasset

Dans son dernier livre, Patronyme, Vanessa Springora continue d’explorer les thèmes du passé familial et de l’identité, qu’elle avait déjà abordés dans son œuvre précédente, Le Consentement. Ce premier roman a fait couler beaucoup d’encre en raison de son traitement sans interdits, de l’exercice du pouvoir et des dynamiques d’emprise et abus sur des mineurs. 

L’autrice raconte sa propre expérience d’adolescente et son traumatisme.

Avec Patronyme,l’autrice nous offre une réflexion profonde sur son héritage des liens de sang, marquée par la recherche de vérité et la quête de soi.

Au cœur de ce récit se trouve la mort inattendue du père de Springora, un homme dont l’absence avait déjà créé une distance émotionnelle. 

À travers la nécessité de vider son appartement, elle se confronte non seulement à un homme qu’elle ne connaît plus, mais aussi aux débris psychologiques de sa lignée. L’exploration des origines, renforcée par la découverte de photographies surprenantes de son grand-père portant des insignes nazis, fait naître une interrogation fondamentale sur la nature du consentement de l’héritage. Ce questionnement résonne avec la problématique du passé, et comment il se transmet, avec violence parfois, d’une génération à l’autre.

Springora nous rappelle combien le patronyme peut peser lourd, il est au centre de son identité et de son rapport avec la mémoire familiale. 

À travers cette quête, elle interroge la notion même de transmission : que nous lèguent nos ancêtres, non seulement en termes de nom, mais aussi d’histoires, de secrets et de mensonges ? C’est un voyage qui s’étend sur deux ans, ponctué de recherches dans les archives tchèques, allemandes et françaises, et qui l’amène à rencontrer des témoins, explorant ainsi les échos d’une Tchécoslovaquie bouleversée par l’Histoire.

Le style de Springora est tout à la fois lyrique et incisif, empreint d’une beauté littéraire qui capte le lecteur dès la première page. 

Elle manie les mots avec une précision qui marque, qui lui permet d’évoquer des sujets aussi graves que complexes avec une grande délicatesse. 

À l’instar de son premier livre, l’autrice parvient à transformer une douleur personnelle en une réflexion universelle sur les méandres de la condition

Patronyme est aussi une méditation sur l’identité, l’acceptation , et le poids de l’histoire. À travers ce kaléidoscope littéraire, Vanessa Springora éclaire les mystères de son nom et des figures masculines de son enfance, tout en nous interrogeant sur le caractère inéluctable de notre héritage.

En conclusion, ce nouvel ouvrage amplifie la voix de Springora et l’affirme comme une autrice majeure de la littérature contemporaine. 

Sortir au jour de Amandine Dhée, Éditions Points : Une Ode aux Liens Inaltérables.

J’ai eu le plaisir de lire ce livre dans le cadre de la sélection 2025 du Prix Points avec Femina.

Dans son roman, Sortir au jour, Amandine Dhée nous entraîne dans un voyage captivant où la vie et la mort s’entrelacent de façon poignante. À travers la rencontre entre l’autrice  et Gabriele, thanatopractrice, dans une librairie.

J’adore rencontrer des inconnus-es dans les librairies et Amandine Dhée transforme une simple conversation en un profond dialogue sur la quête de sens et les liens qui nous unissent.

Dès les premières pages, il est clair que ce récit ne se limite pas à une réflexion sur la perte. Au contraire, il met en lumière les invisibles fils qui tissent notre existence collective. Gabriele, en naviguant à travers les clichés de sa profession, nous rappelle l’importance de reconnaître et de célébrer les moments de connexion. La manière dont Dhée aborde la notion de transmission intergénérationnelle est à la fois touchante et révélatrice, éclairant notre rapport intime à ceux qui nous ont précédés.

Avec sa plume incisive, l’auteure démontre qu’écrire sur la mort peut être aussi une façon d’appréhender la vie. Elle parvient à combiner l’humour au tragique pour offrir un récit résolument réconfortant. Loin d’être une méditation mélancolique, *Sortir au jour* se lit comme une invitation à accueillir notre humanité dans toute sa complexité.

Ce livre ne manquera pas de toucher un large public. En fin de compte, Amandine Dhée réussit à dire simplement que « ce qui nous lie » est bien plus fort que ce qui pourrait nous séparer.

Il n’a jamais été trop tard de Lola Lafon publié par les éditions Stock

Lola Lafon est cette écrivaine et chanteuse qui n’hésite pas à aborder des sujets délicats, souvent avec une pointe d’humour qui désarme et fait sourire, même lorsqu’elle aborde des thèmes sérieux. Sa plume est à la fois un scalpel et une plume de comète, disséquant les injustices tout en éclairant les zones d’ombre avec une subtile ironie.

Les récits de Lola Lafon sont une ode à la curiosité humaine.

Texte après texte elle continue d’m’inspirer par sa capacité à transformer le quotidien en une aventure littéraire.

Son récent droit dans les yeux à La Grande Librairie du 05/01 est merveilleux et juste.

Son dernier ouvrage je l’attendais et je l’ai aimé.

« Le pessimisme actif » que l’autrice fait vivre dans ses mots rencontre bien mon optimisme de la volonté, mitigé par le pessimisme du réel et dû au réel.

Un livre-voyage entre passé et futur, où le présent devient un champ de possibles à explorer. Avec une plume douce et audacieuse, Lola nous invite à naviguer dans les eaux agitées de notre époque, cherchant à saisir le potentiel de chaque instant. 

L’autrice a «coché toutes les cases qui comptent pour me faire aimer un livre » 

Je ne conforme pas mon langage au monde,  je paraphrase une citation qui apparaît dans le texte de Lola Lafon.(À découvrir…) 

Ce livre n’est pas seulement à lire, mais à vivre,  jusqu’à la dernière page.

Le Perroquet de Blaise Pascal, variations sur l’inachevé, de Daniel Kay, Préface de Christophe Mahy / Éditions DES INSTANTS

Le livre s’ouvre avec une citation de Christian Bobin : « L’inachevé, l’incomplétude seraientessentiels à toute perfection».

Ça me plaît déjà.

J’ai choisi ce livre pour sa maison d’édition et grâce aux nombreuses critiques positives d’ami·es et d’inconnu·es.

Dans « Le Perroquet de Blaise Pascal », Daniel Kay nous entraîne dans une réflexion attentive et poétique, livre et désordonnée, sur la notion d’inachevé. Avec une sensibilité aiguisée et une prose élégante, il explore ces œuvres laissées en suspens, dont l’essence souvent incomplète questionne notre perception du beau et du créé.

J’ai pensé au portait inachevé d’Apollinaire, du peintre Robert Delaunay, devant lequel, à chaque fois j’imagine la suite jusqu’à en rêver.

Kay nous invite à contempler ces fragments, qu’ils soient des esquisses de maîtres ou des pensées restées en gestation. Qu’est-ce qui nous attire tant dans ces moments d’incertitude ? Peut-être est-ce cette ouverture vers l’inconnu, cette possibilité d’interprétation infinie qui fait résonner en nous une mélodie unique. 

L’auteur joue avec la langue et les formes, oscillant entre l’essai et la poésie, tout en nous plongeant dans un dialogue enrichissant sur les vertus de l’inachevé dans l’art et la vie. À travers son regard, nous découvrons que l’inachevé peut également être un lieu de beauté, un espace de liberté où l’imagination peut s’épanouir sans entrave.

Avec une maîtrise indéniable, Kay nous rappelle que l’inachevé n’est pas une faiblesse, mais une invitation à rêver, à explorer et à dialoguer avec nos propres manques. Ce livre, à la fois érudit et accessible, nous pousse à reconsidérer nos attentes face à l’art, nous rappelant que la quête de sens peut parfois résider dans ce qui n’est pas encore dit.

Laurence Tardieu « Vers la joie » (Robert Laffont)

En lisant le livre de Laurence Tardieu, je suis passée par tous les synonymes, avec les différentes nuances de l’adjectif poignant, c’est-à-dire : attendrissant, bouleversant, cuisant, déchirant, dramatique, émouvant, impressionnant, navrant, oppressant, palpitant, pathétique, saisissant, touchant, tragique, vibrant.

Oui, je connais la règle des trois adjectifs, mais pour ce texte, ce n’est pas possible.

Oui, oppressant aussi. J’ai eu, je vous le confesse, besoin d’une pause, d’un livre tampon.

Il veut être oppressant le livre dans la répétition et les listes, longues, des infortunes.

La vie est aussi souffrance, perte, deuil ; je l’ai appris vers mes 40 ans, dans un hôpital, exactement à la même période que le petit garçon gravement malade de Laurence Tardieu et de ses proches, durant la période Covid-Pandémie-Isolement.

L’autrice parle avec tendresse et pudeur de la maladie, des familles brisées par la douleur, du deuil, de la perte, mêlant des instants intimes aux bouleversements du monde. Elle parle des « batailles de la vie ».

Quel est le niveau de souffrance que nous pouvons encaisser ? se demande l’écrivaine.

Ce récit des ombres et des lumières est aussi un hymne à l’écriture comme forme de partage.

Je crois de toutes mes forces que : « La Lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point comprise » [Jean 1,5].

J’ai apprécié ce livre de vérité et de colère pour voir à nouveau la Lumière grâce aux mots. 

La Grâce de la Tortue au 100ECS du 18 au 22 Février à 20h00.

🎭 Une Belle Soirée  : « La grâce de la tortue, ou comment je n’ai pas réussi à rater ma vie »🎭

J’ai assisté à « La grâce de la tortue, ou comment je n’ai pas réussi à rater ma vie » et quelle révélation ! Cette pièce aborde avec humour et tendresse les luttes d’une femme cherchant à se décomplexer et à comprendre sa place dans le monde.

Tita, l’héroïne, nous entraîne dans un voyage à travers ses questionnements sur l’identité, l’origine et la quête de soi. La pièce explore ses réflexions sur son image, ses rêves de carrière et ses racines familiales, d’une manière qui résonne profondément, tant sur le plan personnel que collectif. 

Le format du seule en scène offre une intimité particulière, et l’actrice réussit à donner vie à une multitude de personnages, du rôle de la mère et à celui de la fille et aux figures du passé, avec une grande légèreté. On rit, on s’émeut et, à travers son récit, on se sent souvent compris.

Ce spectacle aborde des thèmes universels avec une grande chaleur et une sensibilité palpable, faisant du cheminement de Tita un écho aux expériences de chacun d’entre nous. Une pièce à ne pas manquer.

La Grâce de la Tortue au 100ECS du 18 au 22 Février 2025 à 20h00.

Et personne ne sait – Philippe Forest – Éditions Gallimard

Cette rentrée littéraire d’hiver 2025 est riche de livres qui me tentent et « Et personne ne sait » de Philippe Forest s’est imposé parmi mes premières lectures de l’année.

Souvent on demande pourquoi? Et bien pour son résumé qui en fait déjà une œuvre envoûtante. 

Ce récit est effectivement fascinant, il explore la délicate frontière entre rêve et réalité à travers les yeux d’un jeune peintre désillusionné à New York, qui croise une mystérieuse enfant lors d’une nuit de Noël. Cette rencontre bouleversante le pousse à interroger son propre art, son passé et la narration de sa vie.

Philip Forest, écrivain et professeur, est reconnu pour sa plume poétique et sa capacité à évoquer des thèmes profonds tels que la mémoire, la perte et la quête de soi. Son œuvre, souvent marquée par une mélancolie subtile, trouve une nouvelle résonance dans ce roman, mélangeant les fils du rêve et des souvenirs, comme un tableau vivant capturé sur la toile du temps.

J’aime beaucoup les textes qui font exister d’autres formes du réel.

À travers des tableaux empreints de magie et de mystère, Forest nous entraîne dans un voyage où chaque lecteur pourra trouver un écho de sa propre histoire. 

La mélodie féerique de ce livre résonne en moi.

Un récit à la fois intime et universel, qui ne manquera pas de toucher tous ceux qui s’y aventurent.

Cui-Cui – Juliet Drouar – Le Seuil

Premier roman et ma première tentative d’écriture inclusive :

Juliet Drouar fait une entrée fracassante dans le monde littéraire avec son premier roman « Cui-Cui », publié chez Le Seuil. Ce récit fascinant pour sa langue si particulière, explore l’univers complexe de l’adolescence tout en abordant des questions sociétales brûlantes, telles que le droit de vote des mineur·e·s.

L’auteurice, déjà reconnu·e pour ses contributions sur des sujets de domination sociale, réussit à tisser une histoire touchante et authentique. On y suit les aventures d’un·e jeune protagoniste dont le quotidien, au collège et à la maison, est décrit avec une finesse remarquable. Les relations, notamment avec l’ami·e proche Leïla, sont savamment explorées, ajoutant une couche de profondeur et douceur au récit.

Les questions centrales et marquantes du récit sont :  Comment donner la voix à une génération invisibilisée ?  et comment réagir face au drame de l’inceste en tant qu’adultes dépositaires du secret ? 

Ce livre nous dit aussi à quel point la solidarité dans les différentes luttes est importante.

Un aspect notable de l’œuvre est l’usage intelligent des notes de bas de page, qui témoignent de l’engagement de Juliet Drouar et rappellent l’activisme vibrant d’organisations militantes, on y trouve par exemple cette citation : « Silence + triangle rose = Mort », et m’a fait dire : « mais je l’ai ce t-shirt Act Up ».

« Cui-Cui » est un premier roman prometteur qui allie humour, audace, et réflexion critique. Une lecture incontournable pour celleux qui désirent découvrir des voix nouvelles et engageantes.

Merci @flomanelli d’avoir attiré mon regard vers ce livre de cet auteur (oui sans écriture inclusive) que je connaissais comme essayiste pour Sortir de l’hétérosexualité. 

Lanvil emmêlé – Michael Roch – La Volte

Récemment, j’ai eu l’occasion de rencontrer Michael Roch lors d’un petit-déjeuner littéraire organisé par La Volte, en collaboration avec Le livre de Poche Imaginaire qui publie des livres de l’auteur, à découvrir aussi.

Son ouvrage, « Lanvil emmêlé », nous entraîne dans l’univers fascinant de Lanvil, une mégalopole caribéenne qui se distingue par sa diversité et son engagement démocratique, même face aux crises mondiales.

Le reste du monde est désespérément d’extrême droite, ravagé par pandémies et sécheresse.

À travers neuf nouvelles captivantes avec un fil conducteur, Roch met en lumière les destins de personnages qui deviennent les voix qui racontent des récits où la migration, l’identité et l’avenir se croisent de manière troublante.

C’est un univers fantastique mais il fait aussi peur que la réalité (Allez juste un peu plus…)

Lés thématiques traitées me touchent et j’ai été littéralement transportés dans les histoires.

J’aime les nouvelles et je suis particulièrement triste qu’en France ce genre soit si peu considéré et mis en valeur.

La langue de Roch, un créole hybride et innovant, redéfinit le français et propose une approche très intéressante de la langue en perpétuel mouvement.

L’auteur est sans contexte une voix de la nouvelle francophonie.

Michael Roch m’avait déjà marquée pour son écriture et son originalité dans « Moi, Peter Pan », un Folio SF lu par hasard et curiosité et qui m’a permis de découvrir un écrivain.