Le traité sur les apparitions et les Vampires – Dom Augustin Clamet -Éditions Cerf

Présente et édité par Philippe Charlier 

Surprenant ! Ce livre est une belle surprise, une introduction, essentielle pour contextualiser (j’adore ce mot, signifiant et signifié) le livre de Dom Augustin Clamet, né en 1732.

Moi initiée à la thématique Vampiresque par Anne Rice et admiratrice de Morgane Caussarieu, je n’avais pas connaissance de cette étude, pré-romantisme du mythe du Vampire, je n’avais pas de familiarité avec  « Le Traité sur les apparitions et les Vampires ». Lacune récemment comblée par les éditions Cerf.

Une fois en territoire vampiresque, on est happé par le livre. histoire après mythe, croyance après mystère, les pays défilent et les récits se multiplient et se complètent.

L’analyse tient compte de l’origine possible de la présumée présence de Vampires et de l’humus qui la fait grandir et proliférer.

Les attitudes et les particularités d’un peuple et même le régime politique peuvent incider sur la perception des Upires – Vampires.

La résurrection obsède Clamet. Si,  seulement Dieu peut ressusciter, d’où viennent ces créatures, un peu comme nos OVNIS, décrites à de multiples reprises !

Mort-Mort, Mort-Vivant, Démon ? En se questionnant Clamet explore les dires et les apparitions pour compiler un vrai traité, inspirant autant qu’un roman, pour moi.

A la fin du volume de cette édition nous trouvons les approbations ecclésiastiques des différentes instances, et bien, cette lecture est lue et approuvée aussi par l’horizon & l’infini, et je vous le conseille, atmosphère Halloween garantie 

Terry Pratchett : Une vie avec notes de bas de page – Rob Wilkins – Atalante

Rob Wilkins a travaillé avec Terry Pratchett pendant plus de 20, aujourd’hui il gère avec Rhianna, la fille de Terry, de la succession littéraire Pratchett.

Terry Pratchett était, non non non. Terry Pratchett est un immense écrivain.
Particulièrement connu pour la série des Annales du Disque-monde au succès planétaire, dont le premier roman La huitième couleur a été publié en 1983. En tout, il est l’auteur de plus de cinquante best-sellers qui se sont vendus à plus de cent millions d’exemplaires dans le monde, Il a été nommé chevalier pour services rendus à la littérature en 2009.

Moi je l’ai découvert d’abord en anglais, puis en français dans les années 2000, cet incroyable auteur et heureusement prolifique auteur que vous pouvez lire intégralement chez Atalante pour profiter des magnifiques couvertures.

Cette biographie, très belle et attendrissante est le portrait de l’homme derrière les livres.
Vous découvrirez un court échange avec Tolkien, ( J’ai adoré ) et son amour de son villages et des livres.
« Rihanna l’a déclaré fort justement lors de l’inauguration de la plaque devant son aimée Bibliothèque : « Papa est né à Beaconsfield, mais l’auteur Terry Pratchett y est né à la bibliothèque. »
J’ai aimé parcourir les pages qui décrivent la naissance et la vie d’un auteur si passionné que passionnant.
Je vais vous dévoiler un échange qui n’apparaîtra jamais, nulle part ailleurs : le mien avec Sir Pratchett.

La discussion a commencé à propos de l’excellente traduction française de son œuvre et s’est terminée avec une question « Je vais vous envoyer un livre dédicacé, vous préférez mon dernier ou un autre ? » Je remercie et indique ma préférence mais une autre question définit mieux l’homme « Voulez-vous que je précise votre nom ou prénom « à Cristina » ou on fait une dédicace anonyme ? » dans ma réponse les W en anglais ont suivi … « What ? Why ?… »
« Mais parce que hier j’ai vu que sur eBay il y a un marché de livres avec dédicace, ça vaut plus cher sans nom et prénom, je comprendrais choisissez en toute tranquillité »
Le livre et le timbre sont toujours avec moi.

Pour revenir à la biographie de Rob Wilkins milles sont les anecdotes comme et mieux que celle-ci.

Pour moi totalement dévouée à l’auteur, ce texte biographique est un bonheur, une lecture qui m’accompagne magistralement dans la vie de Pratchett.

Un livre nécessaire pour toutes et tous les fans.
Pour les autres lisez « La Huitième couleur» toujours chez Atalante et repassez par ici.
Un livre est suffisant pour aimer et mieux vouloir connaître le Sir. Inventeur du Disque-monde.

Rien n’est vice, rien n’est péché – Hugues Rebell – Bouquins 

Hugo Rebell n’est pas un primo – romancier de cette rentrée littéraire et pourtant pour moi, son écriture, sa prose et ses poésies flamboyantes, sont une découverte récente. Je dois cette lecture à la belle édition établie par Nicolas Estienne d’Orves chez Bouquins.

En couverture, « La Vérité sortant du puits » de J.L. Gérôme, donne le ton, qui se confirme dans la nécessaire introduction.

Hugo Rebell (1867-1905) n’est pas vraiment dans les sélections d’ouvrages littéraires à connaître, j’ai donc vraiment apprécié la mise dans le contexte de cette édition.

J’adore découvrir des célèbres oubliés qui sont représentatifs d’une époque.

J’avais lu quelques chose sur lui il y a bien longtemps, une chronique lapidaire sur son obscénité.

Le livre que j’ai tenu dans les mains est un recueil riche et complet de l’ouvrage de Rebell et après avoir lu plusieurs de ses écrits, j’aimerais bien dépoussiérer l’étagère de l’oubli qui les enferme.

Le personnage mériterait un film sur sa vie débauchée et toujours dans la provocation.

Notre artiste, né fortuné, se délecte des plaisirs de la vie et aime séduire et provoquer.

Hugo Rebell ne peut pas être uniquement décrit comme écrivain érotique, aimant choquer par l’obscénité. C’est aussi un poète dont Les Chants de la pluie et du soleil, dédiés à son ami René Boylesve, ont inspiré André Gide dans Les Nourritures Terrestres.

Son histoire de la Camorra est un portrait lucide et exact de la Mafia napolitaine à son époque.

Libéral dans les mœurs et réactionnaire en politique, il mourra jeune et pauvre en payant une vie de recherche de l’extrême.

L’écrivain parfois volontairement grotesque, est capable de trouver sa place dans une étagère visible chez moi.

Une lecture qui a pris un certain temps, des moments de réflexion, un approfondissement sur la vie de Rebell, une répulsion pour sa vision politique et finalement la compréhension de sa recherche du sublime, même dans les excès.

J’ai aimé, d’ailleurs comme les lecteurs de son époque une partie de ses écrits, pas la totalité.

Je suis ravie par contre du livre du « Bouquin (s) qui est une nécessité pour ne pas perdre de vue des auteurs qui ont un rôle dans notre passé littéraire.

Découvrez Rebell, vous aussi !

Ironopolis – Glen James Brown – Éditions du Typhon

J’avais entendu parler du livre à sa sortie UK mais, j’avais réfréné mon envie d’achat.

En entendant la présentation des Éditions du Typhon, l’éditeur francophone, j’ai pensé à Jérusalem de Alan Moore et l’envie de lecture est devenue irréfrénable.

Le titre est tiré d’un ancien surnom de la ville de Middlesbrough, et toutes les histoires s’y déroulent. Ville de fer.

Ne cherchez pas les décors sur Google Street View, pour vous donner une meilleure idée de ce à quoi ils ressemblent. Tout sort de l’imagination de l’auteur. Tout est érigé page après page pour bâtir un livre unique et une ville-univers parfaitement dessinée.

Ironopolis se déroule à différentes périodes et est raconté sous différents formats – lettres, interviews, récits à la première et à la troisième personne et même des pages d’un journal de prison, les vies et les morts s’interconnectent. The Burn Estate les relie et est un personnage en soi, bien qu’il s’agisse d’un personnage mourant sénescent qui, pendant une grande partie du récit, est en état de démolition et attend une renaissance et une régénération – de nouveaux bâtiments, de nouvelles vies. Ceux qui vivent encore à l’agonie du Burn s’y accrochent aussi longtemps qu’ils le peuvent ou impatients de partir, acceptent les offres faites par la société de développement, parfois incertains de ce qu’ils feront ou s’ils voudront revenir sur place. après l’avoir réinventé cette place. Mais les souvenirs restent, tout comme les mensonges et les secrets… des secrets très sombres.

C’est de la fiction et c’est bien plus, commentaire sur le monde, satire sociale.

Tout est raconté de manière si vivante par chaque narrateur, dans chaque texte qui compile le grand livre d’Ironopolis.

Je félicite le traducteur, le livre je l’ai finalement en anglais et en français et tout n’est pas évident à traduire à rendre en français.

Un livre du réel totalement imaginaire, puissant , un livre qui reste, qui ne s’oublie pas.

Un roman géniale d’un auteur qui ose la vérité à l’extrême dans un livre extrêmement prenant.

A lire sans tarder, c’est le moment.

On m’a piqué la Joconde – Michel Douard – Eyrolles

J’ai voulu lire ce livre hypnotisée par la couverture, un Léonard de Vinci entouré de pages vertes et voyantes. La curiosité est en marche.
Léonard est un personnage que j’affectionne, j’ai visité plusieurs fois « ses » lieux en France et en Italie.
La lecture a donc commencé avec beaucoup d’interrogations.
« On m’a piqué la Joconde » raconte l’épisode où Leornado da Vinci est devenu Léonard de Vinci !
Ou comment l’intérêt de François Ier pour les choses transalpines s’est transfiguré en un amour quasi filiale pour le génie pluridisciplinaire en mal de mécène.
L’immigration de Léonard nous apportera la Renaissance en même temps que la Joconde.
L’auteur s’est amusé à nous raconter cela avec beaucoup d’humour à tel point que l’on se demande si le peintre n’était pas aussi un parolier de génie que les chanteurs aurait pillé depuis les années 80 sans le créditer.
Un livre que je recommande, aussi à toutes celles et tous ceux que l’Histoire rebute qui trouveront là une occasion de découvrir une période fondatrice de la France avec sourire.

L’échange de Claudel – mise en scène Didier Long – Théâtre Poche

J’ai vu, au Théâtre de Poche une belle adaptation et mise en scène de l’Échange de Claudel.

La préparation a consisté en la relecture (rapide et partielle) du texte et une toujours belle analyse de Claudel chez mes aimés Classiques Garnier.

Pour arriver à Montparnasse, voyage en transport commun, rapide et excellent ! ça peut bien arriver …

Accueil au théâtre toujours attentionné et chaleureux.

J’ai bien aimé l’adaptation et l’interprétation des comédiens.

Tout n’étant pas une inconditionnelle de Claudel, j’ai passé 1h30 agréables à suivre les échanges des protagonistes de cet échange.

Je vous invite aussi en sortant à passer un moment au café du théâtre, détente et échanges assurés.

Un voile de tristesse pour moi car le théâtre programme une autre pièce : Zoo Story mais dans « l’autre salle… » , celle avec des escaliers en cadeau de bienvenue et d’adieu !

Vous qui pouvez sautiller, avez un ample choix au Théâtre de Poche !

Présentation

Sur la côte Ouest des États-Unis, Louis, l’Indien rebelle fraîchement marié à Marthe, la Française soumise, gardent la propriété du riche homme d’affaires Thomas Pollock Nageoire, et de sa femme Lechy, comédienne aux mœurs émancipées. Tensions et désirs écartèlent les membres de ce quatuor mal assorti jusqu’à les conduire à un marché provocateur : l’un propose d’acheter l’épouse de l’autre…

Didier Long est un habitué du Théâtre de Poche-Montparnasse où il a déjà mis en scène L’Île des esclaves, Rimbaud Verlaine – éclipse totale et Chère Elena. Il y retourne pour monter cette pièce que Paul Claudel a écrite durant son séjour aux États-Unis à la fin du XIXe siècle et qui fut jouée pour la première fois en 1914 au Théâtre du Vieux-Colombier.