« La roue du temps » est révolue – Jordan/Sanderson – Bragelonne

J’ai découvert et commencé le cycle de « La roue du temps » lorsque mon premier enfant n’était qu’un fœtus, et il aura fallu plus de 25 ans pour tourner la page qui termine par « fin ».
Autrement dit une vie entière passée dans l’univers imaginé par Robert Jordan et ses personnages embourbés dans une lutte contre les ténèbres.
Lorsqu’en 2007, j’appris que Jordan était mort, une rage et un désespoir me fit dire « Et MERDE, voilà 22 tomes qui n’auront pas leur fin : une autre 10e de Beethoven, un autre St jérome de Vinci »
En 2021 un blog m’informe que Brandon Sanderson avait été choisi par la veuve de Jordan pour achever l’œuvre, en lui laissant des notes, des directions, des scènes entières et des explications dictées par le démiurge.
De plus je suis déjà un grand fan de Sanderson autant pour « les archives de Roshar » que pour « Skyward »

Et voilà qu’au détour d’une ballade, je découvre les 3 derniers tomes, là sur un étal !
L’émotion ressentie doit s’approcher de celle que l’on doit avoir lorsqu’un notaire vous informe que vous héritez d’un parent d’Amérique.
Je ne saurais trop vous conseiller de les lire au plus vite, cependant autant les tomes 12 et 13 (numérotation grand livre Bragelonne) peuvent se dévorer sans trop de précautions, au fil de la semaine et de vos occupations ordinaires, le dernier tome, le 14 nécessite des préliminaires.
Remplissez votre frigo avec tous les plats nécessaires au foyer sans préparation chronophage.
Avertissez vos conjoints, enfants, animaux domestiques de ne pas vous importuner, et pour une fois de se débrouiller sans vous, tant que le livre est ouvert entre vos mains, et encore, le mieux serait d’attendre que vous reveniez vers eux.
Imaginez que l’on vous demande de sortir patoche, de réanimer votre belle-mère en arrêt cardiaque, ou autres sottises alors que vous regardez pour la première fois l’épisode 3 de la saison 8 de Games of Thrones, « la longue nuit », au moment ou Jon Snow se bat contre Visérion ! Un motif légitime de meurtre barbare et sanguinolent qui ne ferait l’objet d’aucune poursuite !
Le Tome final est presque entièrement consacré à l’Ultime Bataille, et comme il y a de nombreux héros dans le cycle : chacun aura son fil de combats et d’achèvements, par conséquent on passe de l’un à l’autre tout du long des chapitres !
Je vous préviens, il est impossible de poser le livre avant la fin.
Sanderson a magnifiquement conclu l’un des plus longs et meilleurs cycles d’Héroïque-Fantasy.

La cour des Abysses

Ce roman est dans le catalogue des Éditions LEHA un texte atypique, mais quelle belle idée de le publier !
J’ai été vraiment ravie de pouvoir le lire.
Ambiance style Lovecraft, rythme parfait pour le plongeon littéraire que le lecteur fait.
Ils sont 2 : Le Capitaine et La Passagère.
Nous avons des informations sommaires sur les protagonistes.
Le navire qui les transportait a échoué (ou a été détourné) dans une ville fantôme et glauque.
Un vieux téléscripteur permet aux deux protagonistes d’échanger leurs impressions et de rester en contact.
Les deux sont amoureux l’un de l’autre et sont terriblement désorientés.
Une odeur nauséabonde et des hallucinations surgissent rapidement.
Un ping-pong d’échanges concernant sentiments et découvertes se met en place.
De manière subtile et très efficace le lecteur ressent la sensation de solitude et peur des personnages.
Quelque chose de puant, gluant et brouillant se cache, se niche dans les profondeurs.
Vérité ou hallucinations.
Paranoïa. Schizophrénie. Tout est possible, vers la fin du récit un psychiatre apparaît, il analyse, cherche, essaye de comprendre.
Là curiosité fera le reste.
J’ai aimé le choix d’écriture.
J’aime l’histoire et même la petite angoisse que j’ai eu en le lisant !
A lire absolument…

Rendfield

Hier soir, j’ai eu la possibilité d’assister à la première du film Renfield grâce à Sens Critique que je remercie !

J’en ai eu la possibilité mais finalement c’est mon envoyé spécial, partner in crime, qui a vu le film, car malheureusement la salle l’Arlequin n’est pas adaptée et moi je suis encore en fauteuil roulant, pour rester dans l’atmosphère, j’ai terminé le livre Dans tes veines – Caussarieu – Au diable vauvert
et regardé Dracula, le vieux l’unique (1931 – Bela Lugosi).
Soirée filles avec ma British Shortair noire,toute belle et noire.

Mon envoyé spécial a adoré la projection, les clins d’œil, le Kitch assumé ( écouter à ce propos le bookclub du 25/5).

Le film est drôle, inventif et a tout pour plaire, le fil conducteur fait d’une réalité de plus en plus répandue une excellente fiction, on retrouve Matrix avec un esprit Monty Python. Que demander de plus.
L’envoyé spéciale et moi même, qui ai été réveillée à 1h du matin pour en écouter le résumé, vous conseillons le film.

Dans tes veines – Caussarieu – Au diable vauvert

J’ai rencontré Morgane Caussarieu en 2013, elle et Antoine Techenet, alias Codex Urbanus, devaient dédicacer leurs livres à la Fnac. Codex est un artiste vraiment extraordinaire, le street artiste le plus éclectique que je connaisse. Il était accompagné par une jeune, belle et prometteuse écrivaine, J’ai fait donc la connaissance de Morgane et de ses livres.
La journée dédicace fut mouvementée…
Morgane qui expliquait aux petites filles (très petites filles) que son « Dans tes Veines (V1) n’était pas vraiment un livre tout public avec des mignons vampires.
J’ai été conquise par sa manière d’expliquer ses œuvres et converser avec les lecteurs.

A la Fnac tout se passe bien. On nous a même offert des boissons …
Antoine et Morgane nous ont fait des superbes dédicaces des livres que j’ai racheté pour l’occasion.
Le retour en Autolib s’est bien passé mais nous avons oublié. sûrement distraits par le temps de vampires qui s’abattît sur Paris, ou plutôt j’ai oublié les livres dédicacés et un tas d’autres achats.
Mon mari a appelé la centrale Autolib qui a localisé le véhicule de l’oubli et nous l’avons poursuivi, Morgane nous a accompagnés dans cette quête à la recherche des livres perdus !
Voiture trouvé, conducteur étonné qu’on lui demande de nous rendre les sacs sur la banquette arrière: précieux trésors récupérés.
Pour ne pas abîmer la belle dédicace avec dessins de Codex, j’ai acheté une autre copie pour lire le roman.
Quel style, une façon toute a elle de captiver les lecteurs et de rentrer dans nos veines.
Ses vampires ne sont pas amicaux, ses personnages sont tourmentés et profonds.
C’est sombre, le sang est partout.

Ce qui me fascine chez Morgane est la capacité d’offrir un point de vue particulier et totalement adapté à chaque personnage.
J’ai parlé de V1 du texte car nous sommes aujourd’hui, je crois à la V3.
L’édition d’ Au Diable Vauvert est franchement réussie de la couverture a la gestion de l’intrigue.
Ça a été très intéressant de voir l’évolution de l’écriture de Morgane, elle gagne en rythme et précision.
La violence est toujours bien présente mais elle nous est moins jetée à la figure.
Ça doit être une émotion de pouvoir retravailler le texte qui a fait connaître l’autrice.
Et maintenant si vous ne l’avez pas lu, achetez Dans tes veines et tout le cycle des Vampires de l’écrivaine.

Si vous avez lu la première version, n’hésitez pas, c’est agréable de relire et lire un livre tout en même temps.
Aujourd’hui quant on me demande un conseil sur « un livre de vampires » j’oriente sur les écrits de Morgane et ah oui sur un certain Dracula aussi, les racines , le passé et la modernité du genre, ( Anne Rice je l’aime aussi …dis Morgane je peux l’aimer ?)
Vous l’aurez compris ce livre est dans mes veines et l’écriture de son autrice m’enchante toujours, toujours plus.

PS Morgane as-tu encore tes beau sacs ?

Robespierre l’innocent

Le travail de réhabilitation de Robespierre par Simon Mauget est une nouvelle attaque contre l’image quasi-diabolique du révolutionnaire qui prévalait depuis le 27 juillet 1794 (9 thermidor).

En ne s’appuyant que sur les faits, cette démonstration prouve que les Thermidoriens ont construit de toutes pièces, en falsifiant même les minutes de la Convention, l’image d’un tyran le rendant  responsable de tout et de la Terreur en particulier.

J’ai découvert depuis que cela fait déjà plus d’un siècle que de nombreux historiens s’attellent à cette reconstruction, mais les empreintes produites par les historiens paresseux, les vieux livres scolaires, les romans historiques et les films ont la vie dure. Évidement, mon passé a Stanislas ne m’avait pas vraiment préparé pour un tel choc culturel, et je comprends que certains aient du mal à sortir de la caverne pour avoir un autre regard sur la figure emblématique de la Révolution Française

La préface par Jean-Luc Mélenchon dénonce davantage encore la lutte idéologique autour du legs de Robespierre, et démontre que le passé est toujours contemporain.

Un livre passionnant dont on ressort avec un trouble quasi orwellien quand on réalise la réelle humanité de l’incorruptible.

les maîtres enlumineurs

Robert Jackson Bennet invente dans son dernier cycle  « les maitres enlumineurs » une nouvelle forme de fantasy, ou du moins approfondi ce qui auparavant n’était que dans le décors de la magie: les enluminures.

Ont les voyait là ou il y avait des sorts, des invocations: dans son univers elles sont partout et elles altèrent la réalité.

Les enluminures, ces glyphes décorent les objets, et viennent tricher avec l’univers : les roues tournent toutes seules car elles croient être dans une pente, les carreaux d’arbalète se pensent plus lourds et font davantage de dégâts.
Ces objets semblent sortir d’une planche de Druillet.

Cela forme un univers qui a sa logique, et l’héroïne va devoir s’y débattre.

Découvrant que ces objets ont un stade plus ou moins élevé de conscience elle va devenir une hackeuse et comprendre comment arnaquer ces tricheries pour libérer son monde dans une lutte contre un enlumineur de légende.

Un cycle passionnant qui change des sorciers AD&D  et autres Tolkieneries.

La chronique des Chroniques !

Les Belles Lettres

Lire un livre suscite en moi une telle joie, de préférence je préfère les versions papier mais la liseuse me vient en aide en voyage, normalement si l’ePub se ballade, son frère jumeau m’attend sagement à la maison ou en cas d’indécision, il viendra à la fin de ma lecture.

Si je suis amoureuse des livres, je le suis également de tous les métiers du livre.

J’avais, avant ma pause coma, le projet d’ouvrir une librairie, et si je devais recommencer ma vie, je troquerais bien mes Sciences Politiques pour une voie plus philosophique qui mènerait à l’édition.

En lisant, on apprend à communiquer, à se concentrer et se détendre.
Nous rêvons, souffrons, tremblons. Avec un livre, on vit l’ivresse sans ou avec l’alcool (à boire avec modération).

Tout ça, tout ça pour dire que c’est possible d’aimer un livre mais aussi une maison d’édition pour sa ligne éditoriale, ses choix d’auteurs et traducteurs, et même ses couvertures.

Je commence ma série « ME : i love You ! » avec Les Belles Lettres, au Festival du livre de Paris leur stand m’attirait tel un aimant.

Leur traduction d’une biographie de Dante m’a tellement fait plaisir.

Autour de moi, la famille et les amis fans ne se comptent plus.

Pour moi c’est une valeur sûre pour ne pas seulement apprendre mais et surtout comprendre. Je dirais même prendre conscience.

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » disait Rabelais.

Les couvertures sont sobres pour les ouvrages, des traductions de classiques et de savoir, bien plus sophistiquées quand le livre n’est pas une compilation mais une interprétation du monde, une description.

Je vais vous parler de ce soi à lundi prochain de 4 livres de la ME qui sont récents et intéressants ( le fait que ça rime est une pure coïncidence ! )

Les Belles Lettres proposent l’une des plus importantes bibliothèques au monde de textes classiques.

L’expression « belles-lettres » désigne un corpus d’œuvres distinguées pour leur valeur littéraire, et, par métonymie, l’étude de ces textes. Cette définition, à mon avis décrit bien le soin et l’attention portée aux textes publiés.

Le souci de la transmission est présent dans chaque ouvrage.

Voici les 3 premiers livres de mon aventure dans le monde des Belles Lettres (cf Photos )

Le quatrième livre est Warhol qui m’accompagnera à l’exposition parisienne qui le voit à l’honneur avec Basquiat

Roberto Mercadini présente son livre Le génie et les ténèbres –

Le génie et les ténèbres: Léonard de Vinci et Michel-Ange

La rivalité des deux artistes de la Renaissance est centrale dans ce livre, j’en avais connaissance mais je n’avais jamais approfondi la question. L’auteur évoque le parcours de chacun, notamment les divers métiers exercés par De Vinci, les enjeux liés aux métiers de l’art de cette période, la générosité des seigneurs et des papes, les nobles, les guerriers et les moines qui gravitent auteur d’eux. Rôle centrale celui des mécènes et de la liberté de l’artiste.

La couverture du livre est très belle et illustre bien le faste et la rigueur présents à l’époque.

Pour les amateurs d’histoire ce livre est nécessaire, il se lit aisément et se prête aussi à une lecture par celles et ceux qui ont juste envie de plonger dans une époque et côtoyer deux figures centrales de la Renaissance

BookClub -> Antonio Gramsci : penser la révolution

Un magnifique Bookclub de France Culture,

Un cadeau pour moi

Le book club : Gramsci penser la révolution

Un nouveau livre sur Gramsci vient de sortir,
L’ŒUVRE-VIE d’Antonio Gramsci est une biographie et un même temps une présentation et analyse de la pensée Gramscienne.
Facile d’accès, ce texte est une bonne porte d’entrée pour les éventuels néophytes et une lecture excellente pour les autres aussi !
En France la méconnaissance de Gramsci m’a vraiment perturbée. Des citations certes, des récupérations aussi en utilisant Gramsci comme une sorte de Spin Doctor neutre, mais peu ou pas de vraies connaissances de son œuvre.

On cite Gramsci quand on a fini de citer Jaurès.

Gramsci est un penseur unique et complexe mais il gagne à être connu.

Les Disparus de Blackmore

J’ai eu ce livre quelques jours avant la sortie officielle, je l’ai laissé décanter un peu comme un bon vin, je ne pensais pas qu’il allait devenir plus épais ou plus rare en le faisant vieillir et restant dans ma bibliothèque mais j’avais une grande peur d’une éventuelle déception ou encore de le lire trop vite et pas au bon moment.

Je suis l’auteur depuis quelques années, je l’ai même rencontré quand il était dans sa période peroxydée.

Il a changé, évolué vers un naturalisme capillaire.

Le regard, lui, est le même, à mon avis et quelque soit le genre qui il décide de toucher, c’est toujours une agréable surprise de le lire.

Comment le définir dans un pays qui aime les cases !

Pas littérature blanche, noire parfois, fantastique , rose non, rouge non, jaune oui, on dirait ça surtout en Italie.

Il est, « in my opinion », une palette entière de couleurs.

C’est lumineux, il a la capacité d’entraîner le lecteur où il faut et de le conduire où il veut.

Une écriture comparable, je dirais et j’espère qu’il acceptera la comparaison, à la plume éclectique de Romain Gary.

D’autres ouvrages de l’écrivain seraient plus dans la lignée d’Umberto Eco.

Pour ce roman, il choisit une île, quel monde particulier, un petit monde mais un monde séparé du reste.

J’adore ses protagonistes et la personnalité qu’il a créé pour son héroïne, qu’il ne me déplairait pas de retrouver à l’avenir.

Le contexte, l’époque et l’atmosphère sont comme toujours fascinantes et adaptées.

Nous sommes dans une ile avec une épaisse brume, certes brume mais ses personnages percent toujours les ténèbres.

Le résumé plus en détail servirait peu. Je le conseille à toutes et tous les lecteurs: littérature blanche, jaune, rouge et noire, populaire, élitiste, sincèrement, je ne m’y attarderai pas, ce livre a juste une belle histoire d’un bon écrivain.

Pour savoir si Mr Lœvenbruck accepte mes comparaisons littéraires, il vous faudra ouvrir un compte sur les réseaux Mastodon.