La Claque

Mot de l’éditeur :

Jean-Michel est très heureux, en apparence : il a une femme brillante, un enfant éveillé, une belle carrière dans l’immobilier. Pourtant, ce bonheur est illusoire. 

Les bleus sur sa joue pourraient être imputables à un mauvais coup au rugby. S’il n’ose pas en parler, c’est parce que la vérité est dérangeante. Un homme battu, c’est le déshonneur, mais battu par sa femme, c’est l’extrême soumission, la castration au ciseau à bois. 

Jean-Mi endure les gifles et reste avec sa femme, jusqu’au jour où une rencontre improbable lui ouvre les yeux sur sa vie de couple. 

« La violence est apparue incolore, insidieuse, avant d’éclabousser nos murs. D’abord une remarque désobligeante, ensuite des reproches, puis des gifles distribuées entre mes manquements et mes oublis. Je croyais que ce serait passager, que tu allais redevenir comme avant. Et plus tard, un coup de pied, un cendrier lancé à la figure. Tu me cognes pour canaliser la tempête qui prend toute la place dans ta tête. 

Parce que c’était plus qu’une claque, Marylène, c’était l’hôpital et des points de suture. Une gueule de mec brisé. » 

Biographie de l’auteur :

Nicolas Robin, 44 ans, est l’auteur de plusieurs romans, dont trois, très remarqués, parus aux éditions Anne Carrière: Roland est mort (2016), Je ne sais pas dire je t’aime (2017) et Une folie passagère (2019). Dans La Claque, il aborde le sujet encore méconnu et pourtant bien réel des hommes battus.

Notre avis :

Ayant apprécié les précédents livres de Nicolas Robin, j’attendais “La Claque” avec impatience.

Ce roman nous confronte avec finesse, intelligence et poésie à une thématique difficile, celle des violences conjugales qui ont énormément augmentés en période de confinement par ailleurs.

Jean-Mi et Marylène apparaissent comme un couple ordinaire de parisiens impliqués dans leur travail.

Lui agent immobilier, elle récemment promue responsable du marketing d’une maison d’édition.

Un enfant de 6 ans fait également partie de la vie de cette famille.

Après une dispute liée à un fait vraiment banal, la femme bat l’homme, un pull abîmé dans une machine à laver fait basculer trois existences dans un cauchemar incroyable.

Le chemin est exactement celui que les femmes racontent : “C’est de ta faute si j’ai craqué…” “C’était juste une gifle” “Je suis désolé”.

L’invention des excuses bidon pour un entourage qui ne veut pas voir commence alors …

Pour un homme, l’auteur l’écrit avec grande passion, le poids est encore plus fort, l’idée qu’une femme de 50kg puisse provoquer des blessures importantes à un mâle de 85Kg qui joue au Rugby est impensable est loin de notre imaginaire ordinaire.

Jean-Michel encaisse, il s’éloigne à chaque crise, il veut préserver l’enfant, il ne répond pas aux coups et fini à l’hôpital.

Le métier de notre protagoniste est le biais pour parler des difficultés que les victimes ont pour trouver un logement pour partir,  pour éviter qu’une claque trop forte ou une mauvaise chute fassent finir à la morgue à cause d’une attente trop longue.

L’histoire qui nous concerne mènera Jean-mi à des choix difficiles et nous découvrirons la “vrai” personnalité de Marylène.

Une rencontre fortuite avec une personne peu ordinaire fera réfléchir Jean-mi !

Message à l’attention de l’auteur : pouvez- vous écrire un roman sur la vie de la dame que le protagoniste rencontre à La Défense ?

Pas de spoils mais c’est mon héroïne !

Belle construction, un vocabulaire choisi avec attention. À lire de toute urgence.

❤️❤️❤️❤️❤️

Anne Carrière 

Nicolas Robin
Extrait
Extrait
Extrait
Extrait

Si ça saigne

Mot de l’éditeur : 

Les journalistes le savent : si ça saigne, l’info se vend. Et l’explosion d’une bombe au collège Albert Macready est du pain béni dans le monde des news en continu. Holly Gibney de l’agence de détectives Finders Keepers, travaille sur sa dernière enquête lorsqu’elle apprend l’effroyable nouvelle en allumant la télévision. Elle ne sait pas pourquoi, le journaliste qui couvre les événements attire son attention…

Quatre nouvelles magistrales, dont cette suite inédite au thriller L’Outsider, qui illustrent, une fois de plus, l’étendue du talent de Stephen King.

Biographie de l’auteur :

Stephen King a écrit plus de 50 romans, autant de best-sellers, et plus de 200 nouvelles. Couronné de nombreux prix littéraires, il est devenu un mythe vivant de la littérature américaine (médaille de la National Book Foundation en 2003 pour sa contribution aux lettres américaines, Grand Master Award en 2007 pour l’ensemble de son oeuvre).

En février 2018, il a reçu un PEN award d’honneur pour service rendu à la littérature et pour son engagement pour la liberté d’expression.

Notre avis :

? Une brillante série de quatre nouvelles de Stephen King.
La finesse caractéristique de Stephen King est bien là, il présente des personnages si vifs qu’ils pourraient se tenir à côté de vous.
Nous apprenons avec la première histoire (Le téléphone de Mr Harrigan) à ne jamais enterrer un téléphone portable avec une personne décédée…
Histoire douce-amère d’un garçon et d’un vieil homme riche. Le garçon lit au vieil homme pendant ses soirées et il est payé pour. La relation continue en quelque sorte après la disparition de l’homme. Un récit qui vous frappera pour les sensations qu’il procure, obsédant et magnifiquement écrit, c’est ma nouvelle préférée.
Dans « La vie de Chuck » changement de style.L’histoire commence par la fin, Chuck voyage en arrière, comme un train à l’envers.
« Si ça saigne » donne le titre au recueil et nous propose une nouvelle aventure de Holly Gibney dans une suite du roman de King « The Outsider ». L’histoire reprend après les événements du roman.
HBO, voici peut-être le script pour la saison 2 de votre série !
Dans le dernier conte de King, « Rat», le lecteur rencontre Drew Larson professeur d’anglais à l’université qui espère écrire son «grand roman». Incapable de le faire à la maison, Larson décide de se rendre au chalet familial, où il sera visité par un rat qui lui propose un accord pour garantir que ce nouveau livre sera couronné de succès.
Une lecture à conseiller aux amoureux des nouvelles et de King naturellement.
Le génie créatif de l’auteur vous transportera…n’ayez pas peur !

❤️❤️❤️❤️❤️

Albin Michel

Stephen King
Extrait

Le silence des horizons

Mot de l’éditeur :

C’est l’histoire d’une course éperdue contre des passions impossibles. Un jeune homme tourmenté s’enfuit et rejoint un ami parti accompagner quelques touristes dans le Sahara. Parcourant l’immensité brûlante et les anciennes cités des sables, le héros tente de se délester des images qui le poursuivent : un premier amour déçu, le rictus affreux d’une femme qui l’a trop aimé, un père honni par la société – mais était-il vraiment coupable ? Seule la tendre attention des enfants, lorsque le soir venu il s’improvise conteur, console son errance. 

Tour à tour enquête policière, émouvante introspection, conte contemporain, ce roman nous emporte aux confins du désert, dans un décor majestueux. Portée par l’écriture singulière et poétique de Beyrouk, grand écrivain mauritanien, c’est aussi une ode à la beauté de la nature et à l’écoute des autres.

Biographie de l’auteur :

Beyrouk est né à Atar dans le Nord mauritanien. Auteur de romans et de nouvelles, il est aujourd’hui reconnu comme l’une des voix essentielles de la littérature de son pays. Il a également fondé le premier journal indépendant de Mauritanie et présidé la première association de presse indépendante. Aux éditions Elyzad sont parus notamment Le Tambour des larmes (2015 ; Elyzad poche, 2019), Prix Kourouma, Prix du Roman Métis des Lycéens, et Je suis seul (2018), Prix Ahmed Baba de la Littérature africaine.

Notre avis :

Le livre de Beyrouk romancier mauritanien, est une poésie sous forme de roman.

Les premières pages, plus contemplatives que la suite de l’histoire, nous conduisent dans la tête du protagoniste.

Nous vivons avec lui sa fuite et comprenons petit à petit les drames amoureux et les blessures profondes d’un homme qui écrit l’auteur : « Essaye de déchiffrer les rumeurs du silence”.

Le silence et l’introspection sont rompus par la mélodie des mots des contes que notre voyageur tourmenté raconte aux enfants d’autres voyageurs que son ami guide Sidi conduit de campement en campement et de ville en ville.

Un acte désespéré commis par Nadir, notre personnage principal, est le moyen d’étoffer le récit et de mener une réflexion sur le bien et le mal et sur les pulsions et actions qui en découlent.

Nous voudrions tous habiter une étoile mais la réalité nous ramène sur terre.

“Entre vérité et mensonge, il y a juste la largeur de quatre doigts.” dit un proverbe de Mauritanie. Nadir nous dévoile l’histoire de son père, les mensonges qui ont jalonné sa vie et la relation avec sa mère, il retrace tout ce qui a fait, à son avis , de lui un monstre.

Le désert, le Sahara, est omniprésent, la nature et la nature de l’homme s’expriment magnifiquement dans les mots de l’auteur.

Depuis le Sahara, Beyrouk raconte le monde.

J’ai une très forte envie de découvrir les précédents livres de l’écrivain.

Un beau roman que vous ne lâcherez pas.

❤️❤️❤️❤️❤️(❤️)

Elyzad

Beyrouk
Extrait

Lord Cochrane vs l’Ordre des catacombes

Mot de l’éditeur :

1826, Paris. Jean-Baptiste Dallier, un bonapartiste ami des frères Champollion, est assassiné dans les catacombes. Le célèbre héros écossais Lord Cochrane arrive alors à Paris. Il y retrouve Champollion le Jeune qui possède les preuves de l’existence de Cthulhu, un monstre antédiluvien. Champollion a récupéré un manuscrit de la main de César, qui décrit comment il s’est rendu sur R’lyeh, la ville du monstre, au large du fort romain construit sur la longe de Fort Boyard. Cochrane, Champollion le Jeune et le capitaine Éonet partent aussitôt récupérer le manuscrit caché au cimetière du Montparnasse. Mais un mystérieux « Ordre des Catacombes » rode, décidé à empêcher leur enquête !

Biographie de l’auteur :

Gilberto Villarroel est né en 1964 à Santiago du Chili. Il est scénariste et producteur de télévision et de cinéma. Aujourd’hui il réside a Paris, où il écrit, tome après tome, la série des Aventures de Lord Cochrane.

Notre avis :

“Lord Cochrane reviendra” écrivait Gilberto Villarroel à la fin du premier tome de cette saga (“Cochrane VS Cthulhu”).

Et voilà notre admiral anglais de retour pour une nouvelle aventure !

“Lord Cochrane vs l’Ordre des catacombes” peut être lu indépendamment du précédent roman.

Nous retrouvons ce personnage historique légendaire dans un texte prenant qui montre l’éclectisme du marin écossais.

L’histoire se déroule à Paris en 1826, la restauration fait que les anciens cercles napoléoniens pour rester connectés doivent prendre beaucoup de précautions…

Personnages historiques et héros imaginés par l’auteur trouvent une parfaite alchimie et font vibrer le lecteur.

Lord Cochrane rencontre, après 11 ans de séparation, Champollion le Jeune au Louvre où il est conservateur et l’engrenage du récit se met en marche.

Une terrible société secrète l’Ordre des Catacombes menace l’égyptologue et a enlevé son frère pour l’échanger avec un mystérieux manuscrit de Jules Cesar, trouvé par Napoléon lors de sa campagne d’Egypte, le papyrus confirmerait l’existence du Cthulhu.

Le grand méchant chef de la secte, le cardinal Albizzati, est un mix entre Borgia et Jorge de Burgos (personage dans “Le Nom de la rose » d’ Umberto Eco)

Les noms d’hommes qui ont pesé dans notre histoire ont donné naissance à des mots (machiavélisme, lapalissades…) en lien avec leurs pensées ou actions, pour Lord Cochrane un «Cochraneisme» pourrait être synonyme de bravoure.

Je le verrais bien en personnage de jeux vidéo dans une campagne à mener un peu comme dans « Civilisation ».

Le livre est réellement passionnant et tellement bien documenté qu’il nous transporte, dans cette année du bicentenaire de la mort de l’Empereur, dans les méandres de évènements de l’époque.

À mon avis le roman ravira les amateurs de l’auteur de “ Les Montagnes hallucinées » mais je le conseille à toutes les lectrices et lecteurs même si il ne connaissent pas l’univers lovecraftien.

L’auteur écrit à la fin de son livre “Lord Cochrane reviendra”, see you soon donc admiral !

❤️❤️❤️❤️❤️(❤️)

Aux Forges de Vulcain

Gilberto Villarroel
Extrait
extrait
Lord Cochrane
Champollion le Jeune
Catacombes
Conseil de lecture

Les danseurs de l’aube

Mot de l’éditeur :

EUROPE CENTRALE – ANNEES TRENTE. Après avoir fui la révolution russe, les jumeaux Sylvin et Maria Rubinstein se découvrent un talent fulgurant pour le flamenco. Très vite, Varsovie, Berlin et même New York sont à leurs pieds. Lorsque le Continent sombre dans la guerre, les danseurs sont séparés, et Maria disparaît. Pour venger sa soeur tant aimée, Sylvin ira jusqu’à se glisser dans la peau d’une femme. Et c’est ainsi travesti qu’il s’engage dans la Résistance pour lutter contre les nazis. HAMBOURG – 2017. Lukas, jeune homme à l’identité trouble, rencontre la sulfureuse Iva sur la scène où Sylvin dansait autrefois. Fuyant leur passé, ils partent à leur tour en road-trip dans l’Europe interlope. Au fil des cabarets, leur flamenco incandescent et métissé enflamme les passions. Mais il suscite, aussi, la violence et l’intolérance. Jusqu’à ce que Lukas commette l’irréparable pour protéger Iva… À près d’un siècle de distance, Marie Charrel retrace le destin d’artistes épris de liberté, rattrapés par la folie du monde. Mais prêts à se battre jusqu’au bout pour défendre qui ils sont.

Biographie de l’auteur :

Marie Charrel est journaliste au Monde. Dans ce sixième roman, elle s’empare de l’incroyable destin de Sylvin Rubinstein, prodige du flamenco, juif, résistant et figure injustement oubliée de l’histoire.

Notre avis :

Marie Charrel fait partie des autrices que je suis, j’ai découvert son talent et sa bouleversante poésie avec : “Je suis ici pour vaincre la nuit. Yo Laur (1879 – 1944) en , 2017 et “Une nuit avec Jean Seberg” en 2018 a confirmé mon amour pour sa plume.

Quelle joie donc d’apprendre un peu par hazard lors d’un VLEEL, la publication de son prochain roman !

“Les danseurs de l’aube” est, tout comme ses autres textes, un prodige.

Les chapitres alternent le récit de la vie de  Sylvin et Maria Rubinstein et de celle de Lukas et Iva, le fil conducteur est le Flamenco.

Nous découvrons les drames vécus par la famille de Sylvin, ses exiles. Fils illégitime d’un aristocrate russe et d’une danseuse juive polonaise, Sylvin Rubinstein a d’abord connu des jours heureux dans les années 1930, aux côtés de sa soeur jumelle, Imperio et Dolores (noms de scène) pouvaient se produire encore librement et montrer leur talent.

En 1939 ne pouvant plus travailler en Allemagne nazie – les artistes juifs sont interdits – ils s’installent en Pologne, la guerre commence et les voilà contraints de porter l’étoile jaune et de gagner le ghetto de Varsovie. 

Le danseur perdra sa sœur et partenaire.

L’autrice écrit : « Sylvin sombre dans une tristesse à l’intensité presque aussi vive que sa colère ». Le rôle de Sylvin dans la résistance sera précieux et les mots pour le décrire sont particulièrement appropriés.

La rencontre de Lukas et Iva se fait lors du G20 de 2017 à Hambourg, tout les sépare mais l’ouverture d’esprit et le Flamenco les unissent.

La différence est une richesse et la nécessité de résister traverse le temps.

La danse et la force des artistes nous guident au fil des pages mais il est également question de s’armer contre les préjugés qu’ils soient liée à la religion, à la naissance dans un pays différent ou comme pour Lukas à son identité de gendre non définie.

J’avoue avoir pensé aux horribles slogans entendus dans des manifestations en France en 2020.

Le roman de Marie Charrel est un hymne à  la tolérance.

Une œuvre pleine de sensibilité portée par une écriture qui passionne et transmet beaucoup d’émotions.

Je vous laisse découvrir l’histoire dans l’histoire qui est à l’origine du titre et du final remarquable du livre.

L’écrivaine cite ses lectures parmi lesquelles figure « Les 948 Jours du ghetto de Varsovie » de Bruno Halioua (Liana Levi) que je vous conseille aussi de lire.

❤️❤️❤️❤️❤️(❤️)

Les Éditions de l’Observatoire

Marie Charrel
Extrait
Extrait
Sylvin Rubinstein était un danseur russe, membre de la résistance au nazisme pendant la deuxième guerre mondiale

La loi des hommes

Mot de l’éditeur :

Jacques est cantonnier à Houtkerque, dans le Nord. Ce qu’il découvre ce matin-là dans la sépulture centenaire de J. Wallace Hardwell va bouleverser sa vie.

Une enquête secrète aux relents nauséabonds menée par un inspecteur de Scotland Yard dans les bas-fonds du Londres de Jack l’Éventreur. Entre crimes et passions, amour et trahison, là où s’affrontent l’honneur et l’horreur de la loi des hommes.

Un thriller historique aussi efficace qu’actuel.

Avant de se consacrer à l’écriture, Wendall Utroi était Officier de police judiciaire en investigations. Il a remporté en 2018 le Prix des lecteurs des plumes francophones. La Loi des hommes est son huitième roman.

Biographie de l’auteur :

Wendall Utroi, ancien policier formateur, vit aujourd’hui à Romans-sur-Isère. Il diffuse son premier roman sur Internet en 2014 et rencontre un succès inespéré. Auteur de sept romans, il reçoit en 2018 le Prix des lecteurs des plumes francophones. L’un de ses romans, Wanda, a fait l’objet d’un court métrage tourné au Canada ayant remporté deux prix internationaux.

Notre avis :

Les romans de Wendall Utroi me passionnent et “La loi des hommes” ne fait pas exception.

Jacques, un cantonnier de la ville de Houtkerque chargé de vider une tombe, découvre un manuscrit écrit en anglais, il décide de le soustraire momentanément pour en savoir plus.

Grâce à la traduction de sa fille, il peut avoir accès aux troublantes mémoires de J. Wallace Hardwell, inspecteur de Scotland Yard, chargé d’une enquête qui éclabousserait la Royal Family.

Nous voilà dans une capsule temporelle vers l’Angleterre de la Reine Victoria.

À Londres, les beaux quartiers entourant Westminster sont les véritables antithèses des quartiers sombres, humides et abjects qui forment le cadre de vie des plus infortunés. Ce cadre idéal pour les histoires les plus effrayantes fut justement le théâtre des actions de l’un des hommes les plus funestes de l’histoire anglaise : Jack l’Eventreur. 

Dans l’est de Londres, Whitechapel voit s’entasser des dizaines de milliers de personnes dans une misère épouvantable où tous les moyens pour survivre sont permis.

Jaques et sa fille découvrent le peu d’importance donnée à la vie de celles et ceux qui ne sont pas bien nés.

Les personnages de la partie victorienne de l’histoire sont complexes, les ombres et les lumières de leurs personnalités contribuent largement à faire de ce livre un roman prenant.

Très intéressante également l’évolution de la famille de Jaques.

Qualité d’écriture toujours aussi remarquable.

Un thriller historique et social à lire sans hésiter, je vous conseille aussi les précédents romans de l’auteur, si vous ne les avez pas encore lus, et “Les Bas-Fonds de Londres : Crime et prostitution sous le règne de Victoria”, un guide, ou comme le dit l’auteur, une photographie, de cet autre Londres victorien.

❤️❤️❤️❤️❤️

Slatkine & cie 

Wendall Utroi
Extrait
Extrait
Prince Albert Victor

Corvidés

Mot de l’éditeur : 

Nicolas Berger, journaliste à La Gironde est prévenu : « Les gratte-papiers qui mettent le nez dans mes plumes ne savent pas à qui ils ont affaire. Cette histoire ne les regarde pas, ils sont ici que pour vendre du papier, ternir l’image de notre village ». Cabossé par une histoire de cœur qui a mal tourné, il pensait se mettre au vert en acceptant cette enquête à Salerac, du tout cuit d’après son rédacteur en chef. Mais la petite affaire de lettres anonymes au milieu des vignes est plus tordue que prévu et le reporter va y laisser des plumes. Pas de mobile et trop de suspects, surtout quand Nicolas Berger se laisse embarquer par des belles rencontres et perd le fil de son enquête

Biographie de l’auteur :

David Gauthier est né en Gironde. Enfant, il est marqué par la lecture d’Harry Potter et envisage un temps de devenir sorcier professionnel avant de se rendre compte que ce métier n’existe pas. Tant pis, il sera journaliste. Tant mieux, il sillonne les campagnes de sa région et prend des cafés avec tout le monde. Ce qui lui donne beaucoup d’inspiration et un début de tachycardie.

Notre avis :

David Gauthier, profession journaliste, nous enthousiasme avec un premier roman original et prenant.

Enquête de journaliste !

Écriture de romancier !

Nicolas Berger, “envoyé spécial anti Corvidés” doit dénicher l’auteur des lettres anonymes qui sévit dans une petite commune, il sera confronté à son histoire personnelle et à celle qui se dessine à Salérac.

Le journaliste local et son ami du siège du journal La Gironde l’aideront dans la recherche du corbeau.

Dans l’excellente série télé Superman & Lois, nos journalistes, fraîchement installés à Smallville, nous font découvrir la vie dans une petite ville pleine de secrets dans la terre du maïs. Nicolas nous fait découvrir à travers ses rencontres et ses investigations, les arcanes d’un village français dans la terre des vignobles. Les pesticides dans le monde vinicole sont la Kryptonite du Sud-ouest.

Équivoques, histoires intimes et vérités politiques dissimulées se succèdent.

Qui agit dans l’ombre et pourquoi ?

Le livre est extrêmement bien documenté ce qui a dû nécessiter un travail de recherche remarquable.

La pratique des lettres anonymes n’est guère nouvelle et l’usage du mot corbeau remonte à de sombres heures de l’histoire. On rappelera « L’affaire du corbeau » (1917-1922) dans laquelle 110 lettres anonymes furent envoyées à Tulle, pour laquelle Angèle Laval fut condamnée en 1922 et popularisée dans le film chef-d’oeuvre de Clouzot « Le Corbeau » en 1943.

En littérature, les exemples de dénonciations anonymes sont également nombreux, je pense aux “informations” sur Odette dans “Un amour de Swan” de Proust.

L’auteur écrit d’une façon pétillante et imagée, avec une langue riche et un vocabulaire choisi.

Aucune longueur, aucun temps mort, ce livre vous tient en haleine de la première à la dernière page.

Un récit séduisant, j’ai beaucoup aimé ce roman et je le conseille ardemment.

❤️❤️❤️❤️❤️(❤️)

ENVOLUME

David Gauthier
Extrait
Extrait

La Pâqueline ou les mémoires d’une mère monstrueuse

Mot de l’éditeur :

Maudite année 1798 pour la Pâqueline ! D’abord le procès de son fils Victor, qui lui vaut une réputation ignominieuse. Et maintenant l’incendie de sa maison ! Réfugiée chez son rejeton, qui a fait fortune de son métier d’embaumeur et de trafics d’organes, exaspérée, elle accouche d’une idée diabolique : elle va lui jeter au visage les secrets dramatiques de son enfance, en couvrant les murs de ses écritures. Et ira jusqu’à le dépouiller de ses richesses…

Mais quelle est cette femme, qui suscite le dégoût autant que l’éclat de rire et l’émotion ? Et quel est donc ce roman extraordinaire, qui marie finesse et outrance, méchanceté et tendresse, érudition et imagination – jusqu’à l’apothéose finale ? Un chef-d’œuvre étonnant et drôle, qui porte la patte d’un très grand écrivain, assurément.

Biographie de l’auteur :

Après le succès de L’Embaumeur, prix Saint-Maur en poche et prix de la ville de Bayeux, Isabelle Duquesnoy nous livre le portrait d’une mère abominable, qu’on se surprendra étrangement à aimer, écrit dans une langue époustouflante, entre préciosité du XVIIIe siècle et démesure rabelaisienne. Un écrivain inclassable et majeur de ce début du XXIe siècle.

Notre avis :

J’ai été conquise par la brillante plume d’Isabelle Duquesnoy avec L’Embaumeur (prix Saint-Maur en poche).

L’horreur se mêlait déjà avec une parfaite et documentée histoire d’une époque.

La Pâqueline nous fait retrouver les personnages du précédent roman mais le livre peut être lu indépendamment.

J’ai apprécié chaque page, chaque ligne de ce récit qui révèle beaucoup d’éléments de l’histoire de Victor et de sa mère indigne.

La Pâquelline fait face aux conséquences du procès de son fils, elle perd sa maison, brûlée par ses voisins, élément déclencheur d’un plan diabolique pour se venger de sa progéniture et pour gagner de l’argent. Ses idées sordides sont de plus en plus écœurantes et comme dans un Boléro de Ravel du macabre nous plongeons dans un crescendo de cruauté.

Une survivante, une femme qui essaye de trouver sa place telle est notre protagoniste qui, avec son paon, rescapé de l’incendie, arpente les rues de la capitale de la fin du XVIIIᵉ siècle.

Terriblement blessée par la vie, la Pâqueline a besoin de communiquer son histoire pour exorciser son passé pour nous faire découvrir la fillette qu’elle était.

La demeure de son fils est le lieu de cette biographie écrite sur les murs de l’appartement.

Le final laisse la porte ouverte à une suite et comme Il semblerait qu’il n’ait jamais deux sans trois…

Un livre où l’humour de l’autrice imprègne les pages, un livre à lire, à savourer et à méditer. Tout ce que j’aime.

C’est un vrai plaisir de vous conseiller la lecture de cet ouvrage qui, vous l’avez compris, sort l’ordinaire.

❤️❤️❤️❤️❤️

Éditions de La Martinière 

Isabelle Duquesnoy
Extrait

Le Stradivarius de Goebbels

Mot de l’éditeur :

Un cadeau empoisonné

Le roman vrai de Nejiko Suwa, jeune virtuose japonaise à qui Joseph Goebbels offre un Stradivarius à Berlin en 1943, au nom du rapprochement entre l’Allemagne nazie et l’Empire du Japon. 

Le violon a été spolié à Lazare Braun un musicien juif assasiné par les nazis.

Nejiko n’arrive d’abord pas à se servir de l’instrument. Le violon a une âme. Son histoire la hante. 

Après-guerre, Félix Sitterlin, le narrateur, musicien de la brigade de musique des Gardiens de la Paix de Paris est chargé par les autorités de la France Libre de reconstituer l’histoire du Stradivarius confisqué. 

Il rencontre Nejiko qui lui confie son journal intime. 

Biographie de l’éditeur :

Yoann Iacono est né en 1980 à Bordeaux. Il a enquêté trois ans en France, en Allemagne et au Japon sur la personnalité trouble de Nejiko Suwa. Le Stradivarius de Goebbels est son premier roman.

Notre avis :

Attention chef d’œuvre !

Le Stradivarius de Goebbels, premier roman de Yoann Iacono, est tout comme les instruments musicaux du célèbre luthier, parfaitement exécuté.

Le livre se base sur l’histoire de Nejiko Suwa qui receva des mains du ministre de la propagande allemand un précieux violon le 22 février 1943. Son nom reste associé à son talent au Japon mais également à cette histoire.

Dans le Pays du Soleil Levant un film est dédié à la musicienne. Un cadeau qui est également un poison dans la vie de la jeune Nejiko.

Petit à petit les âmes du violon et de son précédent propriétaire feront irruption dans le jeu et la vie de la virtuose.

Nous connaissons bien l’obsession du Reich pour les œuvres d’art et l’énorme difficulté des juifs spoliés de leurs biens pour les récupérer. J’ai beaucoup aimé le livre et le film Monuments Men.

Le pillage d’instruments musicaux est moins connu.

Yoann Iacono a passé énormément de temps à se documenter et le résultat est au rendez-vous.

Un vrai régale, on ne s’ennuie pas une seconde.

Plume à découvrir et à suivre.

Je vous conseille aussi de lire De Wagner à Hitler : Portrait en miroir d’une histoire allemande de Fanny Chassain-Pichon.

❤️❤️❤️❤️❤️(❤️)

Slatkine et cie

Yoann Iacono
Extrait

Extrait

Chronique express

Rythme de Guerre 1, Les archives de Roshar

Brandon Sanderson est l’un des maitres incontestés de l’Heroic-Fantasy vivants. Et, s’il s’est montré digne de finir le cycle de la Roue du temps du regretté Robert Jordan, il excelle dans la création d’univers magiques cohérents. On y retrouve la démarche scientifique de ses études, car il n’utilise pas les boules de feu, ou les rituels necromans mais chacun de ses cycles voient se developper une cohérence magique particulière : alchimique ou quasi-devique.

Rythme de Guerre 1, Les archives de Roshar-Livre IV:
Comment inviter à lire le dernier Sanderson des Archives de Roshar ? Si vous n’avez pas lu les 3×2 précédents tomes, qu’attendez-vous ? Sinon, précipitez-vous, il est disponible !
On y retrouve l’art de l’auteur à poursuivre plusieurs arcs narratifs avec autant d’intermèdes venant renforcer la trame de l’arrivée de la Grande Désolation. Nos héros ne seront toujours pas enfermés dans un rôle, mais devront affronter leurs doutes et lassitudes, se laisser transformer parce que « le voyage compte davantage que la destination ». La saga reste toujours aussi addictive et j’attends déjà avec impatience le tome 2. En tout cas les « sprenes » de la gloire et de la création continuent d’apparaitre autour de la plume de Brandon Sanderson.

❤️❤️❤️❤️❤️


Livres de Poche

Les archives de Roshar
La Voie des rois, Le Livre de poche, 2015 ((en) The Way of Kings, 2010)
Prix David Gemmell du meilleur roman de fantasy 2011
Le Livre des Radieux, Le Livre de poche, 2017 ((en) Words of Radiance, 2014)
Prix David Gemmell du meilleur roman de fantasy 2015
Justicière, Le Livre de poche, 2019 ((en) Oathbringer, 2017)