J’ai découvert la Maison d’Edition Monts Métallifères en me faisant bien répéter le nom par Anthony Lachegar durant un VLEEL. « Oui oui Monts Métallifères ». Ma curiosité était en marche
J’ai apprécié lors d’une autre rencontre VLEEL, la ligne éditoriale et l’état d’esprit de ses jeunes éditeurs fort intéressants.
Que des belles lectures chez eux.
Ce court roman (l’unique de Ligotti) est suivi de quatre nouvelles avec lesquelles il forme les « Contes d’horreur en entreprise ».
5 ouvrages pour découvrir la Divine Comédie du monde du Travail.
Ligotti est un auteur gothique pas uniquement dans ses textes, mais également dans sa vie de reclus qui communique uniquement par écrit, probablement malade, certainement solitaire et mystérieux.
Thomas Ligotti, américain né en 1953, est considéré comme l’héritier de Lovecraft, avec une œuvre qui renvoie à un monde de folie, de peur, et de cauchemar.
Dans sa « Comédie humaine », l’auteur développe l’Enfer de notre société.
Son œuvre accablante et fulgurante est d’un style toujours adapté la tonalité de ses écrits : Le noir est modulé dans toutes ces facettes, comme dans un imposant tableau de Soulage.
Ses mots, sombres et percutants sont frappants et profonds, pour décrire le « Zombie du travail » que le protagoniste du roman devient.
Cet auteur n’aime, visiblement pas les l’Indifférence et les indifférents (CF Gramsci).
L’œuvre et le court roman, en particulier sont aussi une description savoureuse des interactions dominantes-dominés dans le monde du travail, miroir d’un monde avilissant pour l’Homme, de façon universelle.
François Angelier Producteur de l’émission « Mauvais Genres » sur France Culture, spécialiste de littérature populaire, en parlant du livre nous dit : « Imaginez Italo Calvino scénarisant « Black Mirror » ou Lovecraft devenu clown d’hôpital pédiatrique et vous aurez une assez bonne idée du monde glacé et opaque de Thomas Ligotti. » Je ne saurais en dire rien de plus exact. Mais ici c’est ma chronique donc je propose ma formule : « Un roman écrit à 6 mains Calvino&Poe et un employé d’une entreprise peu éthique »
Le choix du ALL Black pour la Couverture et les tranches est parfait pour souligner l’originalité de cette œuvre.
Lire ce livre même si le noir n’est pas votre couleur, se révèlera un choix lumineux, ces nouvelles ont le mérite de faire réfléchir à notre monde capitaliste et à son attitude manageriale de plus en plus agressive et pathologique.
Je suis touchée, personnellement, par la puissance de ce récit, j’avais besoin de me faire fare une piqûre de rappel sur l’importance des mots, de la littérature comme une pierre lancée contre l’injustice.
Ce réalisme du crépusculaire est venu me rappeler pourquoi une force incroyable réside dans les mots.