J’ai toujours le sourire quand j’ouvre un livre de Yasmina Reza ! C’est un réflexe pavlovien depuis sa premiére piéce au théatre. Un art où elle excelle depuis 30 ans.
Dans « Récits de certains faits », c’est l’autrice qui assiste au théâtre des audiences de tribunal.
Il en ressort un recueil de nouvelles racontant, avec sa malice et son style rapide et incisif, les procès de divers faits divers.
Ce qui aurait dû rester tragique, dans les actes, devient sous sa plume, une chronique de l’humanité ordinaire. L’humour de Reza en chasse l’horreur comme une dissolution la stabilité gouvernementale.
C’est avec gourmandise que l’on assiste aussi aux déroulés de quelques procès de personnages publiques d’importances diverses qui se dégonflent dans les prétoires comme des personnages de Beaumarchais. Morandini, Sarkozy, et Tarik Ramadan s’alternent à la barre avec divers meurtriers et arnaqueurs dans une parfaite égalité. Avec l’impartialité d’un juge, l’autrice réinvente les histoires, déroule les instructions avec l’humour comme filtre du désespoir. Une profonde humanité en ressort qui permettra a chaque lecteur de revisiter avec distanciation sa propre condition.
Attention ! S’il existe des crèmes anti-rides, ce livre est un baume qui grave la ride du sourire.