Quelques mot sur l’autrice, qui est une voix particulière, entre littérature surréaliste, conte urbain et art brut dans l’écriture.
Elle est aujourd’hui culte et encore plus en Suisse alémanique.
Moins connue en France comme beaucoup d’artistes hors du commun hélas.
Dans « Délai de grâce », Adelheid Duvanel écrit ceci: « Norma est belle comme un vase porté par une main blanche et qui voudrait qu’on le laisse tomber ». Presque un auto-portrait.
L’autrice après un vie de tourments intérieurs se suicida.
Ses écrits mélangent rêve et réalité, tiennent du conte, du récit surréaliste et cruel parfois, torture toujours. Avec des personnages solitaires et avec beaucoup de fêlures elle nous met face aux situations décalées de l’ordinaire.
Angoisse et beaucoup d’humour aussi peuplent ses univers, souvent cinglants. Ses personnages n’ont q’un prénom et comme l’autrice des difficultés à vivre en société et à communiquer avec les autres.
Adelheid a connu l’asile psychiatrique, le repli sur soi et la vie à la marge de la société.
Elle est morte de froid dans un bois un été. Un suicide aussi surréaliste que sa vie et ses œuvres.
Cette poésie de la douleur de l’être et d’être est exprimée avec une maîtrise des écrit qui sort elle aussi de l’ordinaire.
Les textes de Adelheid Duvanel sont exquis et remplis du mystère qu’elle sait créer.
Histoires de vent » dévoile un peu plus le mystère entourant, l’écrivaine, publié postume. La puissance poétique radicale de sa langue fait de ce recueil un chef d’ouvre de l’une des voix les plus importantes non seulement de la littérature suisse du XXe siècle.
Cette édition est un recueil de courts textes, premier livre d’Adelheid Duvanel paru en 1980, donc posthume, et jusqu’ici inédit en français.
Ses personnages luttent contre l’emprise insurmontable des circonstances, trop idéalisées ou trop faibles pour s’insérer dans un contexte qui leur échappe et duquel ils s’évadent en rêve pour résister à la réalité.
Les cours récits sont des Instantanés de la marginalité furtive et changeante.
En connaissant la vie de l’artiste, la première histoire « Poète » nous interroge déjà : fiction ou personnage utilisé pour exprimer les sentiments et les angoisses de l’autrice ?.
Peu importe, ce qui compte vraiment, à mon avis est de connaître et faire connaître des musiciens et musiciennes des mots qui on effleuré le réel avec l’intensité d’un rêve et qui doivent trouver une belle place dans nos bibliothèques.
Ma reconnaissance de lectrice aux Éditions Corti car l’interrogation du monde se fait aussi grâce à ses grands auteurs et autrices trop oubliés.