A Portrait of the Artist as a Young Man
Première lecture de Joyce en français, merci au traducteur de rendre accessible Joyce au public francophone.
James Joyce est largement décrit comme un grand écrivain mais souvent obscur. Ce roman presque autobiographique dément cette réputation. Nous le lisons sans difficulté et n’avons pas à chercher d’arrière-pensées littéraires complexes.
Stephen Dedalus, un personnage que l’auteur a présenté dans plusieurs livres, est l’alter ego de Joyce. Ce « Portrait » montre un garçon (qui fréquente pour la première fois l’université) en train de devenir un jeune adulte. Tout est bien Tout semble réaliste dans ce voyage, tout semble authentique
Joyce nous fait découvrir une époque et un pays qui semblent très lointains et figés dans le temps.
A la fin du XIXème siècle, l’Irlande tente d’entrer dans l’ère moderne, mais celle-ci reste encore très archaïque. L’emprise de l’Église catholique est lourde. Elle est compatissante au sein de l’école religieuse où étudie le jeune Stephen D.. Les discours des prédicateurs – à la fois apaisants et terrifiants – semblent presque incroyables aujourd’hui. Cette pression influence très puissamment le jeune garçon. En outre, l’Eire est toujours sous la loi britannique, ce qui provoque de graves divisions parmi les Irlandais (même aujourd’hui, il reste d’importants vestiges en Ulster).
Il y a donc coexistence entre une authenticité indubitable (soulignée par les nombreuses notes recueillies à la fin du livre, qui font référence à son expérience personnelle de Joyce) et l’impression d’étrangeté dont j’ai parlé plus haut et qui peut me surprendre. Mais cela en fait un roman fascinant et à lire pour découvrir d’autres et nouvelles facettes du grand James Joyce !
10/18 propose une excellente traduction et une très jolie couverture.