Une expérience théâtrale qui est une rencontre avec une femme qui raconte ses blessures dans une vertigineuse cascade de paroles.
Cette représentation est Poésie.
Nina Karacosta entremêle avec force passé et présent, pensées et souvenirs.
Je cherches les mots pour vous décrire ses moments d’expression si passionnants, j’en trouve un seul : beauté.
Ce monologue est beau, précieux.
Coup de cœur pour cette pièce raffinée et douce.
Je vous la conseille dans mon calendrier de l’Avent 2024 où vous trouverez seulement des livres, des, spectacles et tout autre lieu et événements que je pense être important pour améliorer notre quotidien
Car un bouquet de fleur fait toujours plaisir et ravive parfois des souvenirs !
Paris 2105, tout est beau, mais un peu trop peut-être.
Eden nous propose un tout petit saut dans le temps, moins d’un siècle.
L’envie d’imaginer que tout va bien est forte mais l’auteur nous conduit, comme un souffle de vent à la découverte des coulisses d’un monde lisse et paisible.
Le Paradis n’est qu’une apparence.
Adam vit avec sa fille dans ce « nouvel » Eden où tout est surveillé, tout est maîtrisé, tout est propre et ordonné, mais un événement personnel va tout remettre en cause et une question se pose : « quelle est la situation hors Paris ? »
Cette vie idyllique devrait plaire à Adam Evanoé, la ville parfaite pour être heureux. S’il se contentais des apparences.
Les descriptions du Paris du XXIIème sont saisissantes.
Mais le Paris hors-les-murs réservera bien de surprises….
Ce roman d’anticipation est d’une grande richesse, la langue est intense comme tout le récit.
Une belle écriture au service d’une histoire captivante nous fera réfléchir sur notre présent est sur un futur si proche qui fait peur.
Twist-ending assuré, le final est génial et évidemment je ne vais rien vous dire car mon objectif, pas caché, est de vous faire lire le livre ! Même si la SF ne devait pas vous passionner, ce roman haletant et immersif a toutes les qualités pour vous plaire.
Je ne connais pas ce nom de femme avant de lire les superbes mots que lui dédie Cécile Chabaud.
J’ai lu peu de livres qui ont comme époque la première guerre mondiale, donc m’immerger dans ce récit a été un plaisir.
Nicole Girard-Mangin, née le 11 octobre 1878 à Paris et décédée le 6 juin 1919 dans la même ville, est l’unique femme médecin à avoir exercé durant la Première Guerre mondiale au sein de l’armée française. Mobilisée à la suite d’une erreur administrative, le 2 août 1914, elle occulte sa condition féminine et répond à l’appel.
Je pense à Alexandra David Néel et à toutes les femmes qui ont du paraître des hommes pour exprimer une volonté et réaliser leurs destins.
Le roman que j’ai devant les yeux donne vie à un parcours de Femme et d’acier extraordinaire et est lui même extraordinaire.
L’autrice écrit les vies avec force et délicatesse autant qu’avec curiosité et respect.
Nicole dans cette biographie romancée, raconte sa vie, elle est atteinte d’une tumeur qu’elle sait être maligne. Elle parle de son combat pendant les combats et des vies sauvées ou perdues.
C’est bouleversant et attachant, riche de la force de deux femmes intelligentes : le personnage et l’autrice.
Je vous conseille ce livre pour vous faire découvrir une lecture enrichissante à propos d’une personnalité féminine trop oubliée.
Les Éditions de la lanterne sont une découverte lumineuse, j’ai lu plusieurs textes de cet éditeur et je suis conquise par les choix et la qualité.
Je commence aujourd’hui en vous racontant ma découverte de Colette Peignot, de son pseudonyme, Laure et de sa vie surprenante.
Histoire d’une petite fille est un court récit de l’ouverture au monde d’une enfant bourgeoise confrontée à beaucoup d’hypocrisie et d’histoires sordides liées à son milieu catholique.
Les livres de cette collection sont accompagnés de photos et d’un véritable dossier qui fait découvrir cette écrivaine.
Ce livre je l’ai vu, je l’ai voulu et immédiatement lu.
J’ai attendu un peu pour parler de « Laure » car beaucoup de ses questionnements sont les miens et un miroir demande parfois des ajustements pour y voir clair.
Colette Peignot est aujourd’hui une célèbre inconnue, ses fréquentations, comme Georges Bataille et bien d’autres ont marqué les esprits sans que nous mesurions l’impact de cette femme sur son époque.
L’ histoire de la petite fille est bouleversée «par des mains criminelles qui ont agrippé mon destin » dit l’autrice, tout de suite, dans les premières lignes de ce texte d’une immense beauté égale seulement à sa tristesse lucide
Pour la catholique que je suis lire que « un homme protégé par un anneau » viole un enfant est devenue une douloureuse réalité.
L’actualité a brisé le sceau et dévoué des odieux abus mais à l’époque de « Laure » se taire et subir était la norme.
Colette Peignot, enfant intelligente et solitaire se pose souvent dans ce texte la question de « À qui parler ? » aujourd’hui en la lisant, elle me parle et peut s’exprimer librement. L’enfant est devenue une femme engagée, avec une forte recherche spirituelle et des fréquentations littéraire hétéroclites qui l’ont mené à une sexualité inspirée par Sade.
J’espère vous avoir donné l’envie et la tentation d’en savoir plus et de lire ce texte si beau.
Emmanuel Arioli avait déjà surpris le monde en retrouvant un chevalier oublié dans les mythes arthuriens, voici qu’il nous en déniche un autre : Alexandre, l’orphelin de la table ronde !
On connaissait le meilleur chevalier, le plus pur, le plus fort, celui au lion, le plus cocu, dernièrement celui au dragon, voici Alexandre : le plus beau !
Évidement cette beauté ne laisse indifférent aucune femme, et toutes veulent s’adonner à la luxure avec lui, quitte à s’affronter de sortilège.
C’est dans la même lignée que « l’épouvante mauvais » de la quête de Keu.
La derniére découverte d’Arioli est un incontournable pour tous les médiévistes, lecteurs de fantasy et fan de « Kamelott »
Fort intéressant ce court essai d’Ariane Nicolas, journaliste à Philosophie magazine, le texte est la parfaite lecture post élection de Donald Trump comme 47ème président des États -Unis d’Amérique.
Mettre des mots sur les maux est nécessaire. Succession, la violence en héritage raconte les failles de l’incroyable et vraiment impitoyable famille de la série (que je vous recommande d’ailleurs) créé par Jesse Armstrong. La série Succession (2018-2023) donne vie à une famille particulièrement dysfonctionnelle de milliardaires new-yorkais, Révéler la construction psychologique de chaque protagonistes analyse simultanément notre monde, ses perversions et sa violence, verbale et médiatique.
Le style et le fond du livre sont passionnants et addictifs grâce à une écriture vive et une capacité de déconstruction remarquables. Il y a un air de Bourdieu quand pas à pas nous nous rendons compte de l’héritage culturel (déviant certes) transmis dans cette famille.
Tout commence avec Logan Roy, 80 ans, homme d’affaires à la tête d’une multinationale des médias qui est un personnage vraiment archétypal et hélas de plus en plus plausible aux USA et ailleurs…
L’autrice étudie très bien le langage comme héritage fondamental, j’y suis très sensible. Les mots sont des pierres et si, l’entourage proche apprend la brutalité les héritiers seront brutaux. Terriblement simple, une évidence et pourtant le dire, le répéter est essentiel.
La BD me plaît beaucoup graphiquement et l’artifice choisi, pour parler de La Distinction, immense livre de Bourdieu, est parfait.
Un prof, des lycéens et une idée.
L’idée de faire lire un livre complexe et important à un public qui pourrait le rejeter.
Le reste est à découvrir page après page, planche après planche.
Cette BD donne vie au livre de Bourdieu. C’est beau, c’est même parfait. Une langue fluide, précise, universelle et des dessins pour éclairer les mots, la pensée complexe qui devient évidence.
Je voudrais avoir eu Michel Coëkter comme professeur.
Je voudrais être avec cette classe de jeunes personnes confrontés à une analyse qui montre les déterminismes sociaux infligés par les goûts et les influences culturelles.
La culture, serait-elle déterminante dans nos goûts et donc dans nos choix ? Oui.
La Distinction. Critique sociale du jugement est un ouvrage de 672 pages de Pierre Bourdieu, publié par les Éditions de Minuit en 1979.
Le sociologue oppose à la vision courante, qui tient les goûts pour un des choix naturels, l’observation sociologique et l’analyse qui montre que ceux-ci sont déterminés et organisés entre eux par notre position dans la société.
Il peut paraître évident que des personnes aisées boivent plus de champagne et ont plus de chance d’avoir des meubles anciens, de pratiquer le golf, de fréquenter musées et théâtres. P. Bourdieu montre qu’au-delà des simples effets de revenu, toutes ces pratiques révèlent des systèmes de représentations, propres à des groupes sociaux, de leur position relative et de leur volonté de se situer dans une échelle de pouvoir. La Distinction est donc une monumentale œuvre de déconstruction de l’idée reçue selon laquelle « les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas ». Bourdieu démontre les mécanismes sociaux de construction du jugement.
Ce livre a boulversé ma vie et ma construction.
Je dois énormément à Pierre Bourdieu.
Cette BD est donc un immense cadeau pour moi qui permet de s’attarder un peu sur l’œuvre qui l’a inspirée.
Attention! Attention! c’est une inspiration, pas une illustration.
Le style semi-réaliste de l’autrice est aussi drôle que décalé et permet de passer un vrai bon moment de lecture en images.
À lire et à offrir sans modération !!!
PS Le livre La Distinction, n’est pas toujours facile d’accès mais le lire fait tout simplement du bien.
Mais qui est cet auteur ? Un homme brillant que je connais depuis plusieurs années nous nous sommes rencontrés dans des vie différentes. Aujourd’hui nous nous retrouvons autour de la force que les mot transmettent. Chaque livres est un cadeau qui nous fait découvrir, penser, rire, réfléchir, pleurer apprendre.
Chaque livre est accompagné d’émotions. Ce livre l’est doublement porteur d’émotions car je découvre un écrivain. Ce premier roman de Sébastien Pietrasàta nous décris la chute d’une famille dans l’idéologie d’extrême droite d’avant guerre incarnée par Doriot.
Comment des gens biens, père militant communiste au départ finissent collabo. Cela m’a fait penser à « Une petite ville nazie » livre/enquête de William Sheridan Allen qui participe de la même démonstration du mécanisme de destruction des valeurs humaines par la corruption de celles-ci. De 1935 à 42, on suit l’engagement militant des 3 enfants : le crétin, le dépressif et l’intello et du comment leur seule volonté de bien faire, d’agir pour le bien commun sombrera dans l’inacceptable.
Petrasanta démontre que c’est le fait d’être dans l’entre soi qui génère la haine de l’autre. Un livre qui trouve son moment dans la montée du neo-fascisme dans le monde et résonne encore plus après l’élection de Trump. Je vous conseille de découvrir la plume et les idées de ce nouveau romancier.
Je dois cette lecture aux éditions du Seuil, mais également à @nicoherbeaux qui en a parlé dans sa belle matinale du samedi sur @franceculture , qui m’éveille et me réveille chaque semaine.
Gregory Delaplace est un anthropologue et un magnifique divulgateur.
Son livre est une expérience de lecture extraordinaire, un voyage dans le temps et l’espace à la rencontre de nos fantômes.
Chaque époque et tradition a son rapport au morts et à la mort.
Chaque être sur terre a ses fantômes qui l’accompagnent comme un fantasme qui fait rêver de pouvoir toucher ce qui n’est plus, ceux et celles qui ne sont plus là, c’est mon opinion hautement pas scientifique.
L’auteur traite les fantômes de manière plus scientifique, en écrivant, avec talent, une anthropologie du rapport des humains aux morts et au traitement des revenants.
J’ai adoré me retrouver, grâce aux mots et une pincée d’imagination au Moyen Âge au moment de l’invention du Purgatoire, élément qui me fascine depuis toujours, ou dans le West End à Londres.
J’ai aimé découvrir les superstitions et me représenter chaque lieu et situation.
Ce livre se lit tout comme un roman et nous donne beaucoup.
Les mots sont parfaitement maîtrisés et les explications convoquent, l’histoire et l’ethnologie qui éclairent ce sujet qui est normalement plutôt dans l’ombre.
N’ayez pas peur de lire un essai, ce livre s’adresse à toutes celles et tous ceux qui aiment lire, réfléchir, comprendre.
PS j’ai une envie dévorante de discuter de ce livre avec mon amie @dr.jenniferkerner qui est immergée dans son beau travail en ce moment.