Mot de l’éditeur :
Injustement licencié de son poste de directeur du festival de Makeshiweg, au Canada, alors qu’il mettait en scène La Tempête de Shakespeare, Felix décide de disparaître. Il change de nom et s’installe dans une maisonnette au coeur de la forêt pour y panser ses blessures, pleurer sa fille disparue. Et préparer sa vengeance.
Douze années passent et une chance de renaître se présente à Felix lorsqu’on lui propose de donner des cours de théâtre dans une prison. Là, enfin, il pourra monter La Tempête avec sa troupe de détenus, et tendre un piège aux traîtres qui l’ont détruit. Mais la chute de ses ennemis suffira-t-elle pour qu’il s’élève de nouveau ?
Le nouveau roman de Margaret Atwood, la grande dame des lettres canadiennes au succès phénoménal, est un hommage à Shakespeare à travers une prose sublime, déchirante et drôle à la fois.
» Il y a tant d’exubérance, de chaleur et de génie dans ce roman que tout ce qu’on espère, c’est qu’Atwood réécrive tout Shakespeare. (Sans vouloir t’offenser, Will.) » The Guardian
Biographie de l’auteur :
Margaret Atwood, née à Ottawa en 1939, est l’auteure d’une quarantaine de livres – fiction, poésie et essais critiques. Traduite dans plus de cinquante langues, elle est l’une des plus grandes romancières de notre temps. Sont notamment parus chez Robert Laffont Le Tueur aveugle ( » Pavillons « , 2002), La Servante écarlate ( » Pavillons Poche « , 2017), un classique qui ne cesse d’être redécouvert et aujourd’hui une série TV unanimement saluée, ainsi que Captive ( » Pavillons « , 2017), également porté au petit écran.
Notre avis :
« The Tempest » est ma pièce préférée de Shakespeare. Livre lu des multiples fois, différentes versions cinématographiques vues au fil des années. J’ai aussi assisté à des représentations théâtrales au Shakespeare’s Globe à Londres et à Paris.
Ce livre est écrit dans le cadre du : Hogarth Shakespeare project.
http://hogarthshakespeare.com/hag-seed/ .
La série Hogarth Shakespeare a débuté en 2015, créée pour permettre à des talentueux écrivains contemporains de revisiter certaines des meilleures pièces de Shakespeare dans un cadre moderne.
La Tempête version Atwood, voit Felix/Prospero exercer le métier de directeur de festival, personage excentrique, dont la carrière a été brusquement arrêtée à cause de ses sournois collaborateurs. Bien qu’il n’ait pas d’île déserte sur laquelle il puisse battre en retraite, il passe douze ans dans le Canada rural, dans la forêt pour préparer sa revanche. Après avoir obtenu un poste de réalisateur dans une prison locale, il commence la production de sa propre Tempête et va entraîner ses ennemis dans un piège.
C’est un récit qui parle de prisons et d’emprisonnement.
La partie la plus belle de ce livre, à mon avis, est celle dédiée aux détenus qui jouent la pièce. Leurs réflexions sur les personnages, sur l’intrigue et sur le language sont excellentes. Felix parvient à dépasser le faible niveau d’alphabétisation de certains de ses acteurs en utilisant leur mode de vie et les formant à s’entraider.
Ce texte éclectique est subtilement mordant sur le rôle des institutions, sur la politique pénitentiaire et de réinsertion sociale.
Les derniers chapitres du roman invitent également le lecteur à une réflexion attentive. L’auteure semble se demander si nous pourrons un jour nous libérer des prisons intérieures que nous construisons nous-mêmes, Margaret Atwood est la vrai magicienne de ce roman délicieux et intelligent.
J’ai apprécié ce livre et je le recommande aux fans de Shakespeare, aux amoureux de la littérature et à celles et ceux qui veulent essayer quelque chose d’un peu différent.
Robert Laffont
❤️❤️❤️❤️❤️