Kentukis

Spread the love

Mot de l’éditeur :

Le phénomène se propage rapidement aux quatre coins du globe. Tout le monde en parle, tout le monde veut en avoir un. Lapins, corbeaux, dragons… les kentukis sont de petits robots en forme de peluche, dotés d’une caméra et de trois roues mobiles qui leur assurent une certaine autonomie. Ils sont connectés au hasard à un utilisateur anonyme qui a acheté le droit de les habiter et qui peut se trouver n’importe où sur la planète. Voilà pourquoi ces créatures, qui errent désormais librement dans les maisons et les bureaux, ne sont pas complètement inoffensives : elles scrutent les conduites, enregistrent les conversations et interviennent constamment dans la vie des autres. Ainsi, une retraitée de Lima peut suivre les mésaventures d’une jeune femme allemande et se réjouir ou s’inquiéter de son sort ; un garçon du Guatemala peut se lancer dans une aventure en Norvège et voir la neige pour la première fois ; un jeune Italien, père fraîchement divorcé, peut combler le vide laissé par son ex-femme. Les possibilités sont infinies mais pas toujours très claires : outre la curiosité et la tendresse, le dispositif suscite de nouvelles formes de voyeurisme, d’obsession, de sexualité et de danger. Déployant une langue et un imaginaire que l’on compare à ceux de Shirley Jackson et de David Lynch, Samanta Schweblin emporte le lecteur dans une atmosphère hypnotique, aux frontières du thriller et de la science-fiction, et offre une histoire surprenante, sans point mort et radicalement contemporaine.

Biographie de l’auteur :

Née à Buenos Aires en 1978, Samanta Schueblin est une des voix les plus remarquées de la jeune génération latino-américaine. Elle vit aujourd’hui à Berlin. Ses recueils de nouvelles ont été primés dans de nombreux pays ; Toxique a reçu le prix Tigre Juan en 2015 et a été traduit en quatorze langues.

Notre avis :

Cette lecture m’a rappelé les Chroniques martiennes de Ray Bradbury – des histoires courtes liées au thème commun et explorant la connexion humaine. 

Divisé en chapitres brefs répartis dans différentes parties du monde, « Kentakis » est une techno dystopie à deux pas de notre monde actuel d’appareils intelligents qui pourraient nous espionner. Dans le texte de Samanta Schweblin, le must to have est appelé Kentucki des petits animaux électroniques qui ont l’air mignon et sont équipés d’une caméra et d’une option de contrôle à longue distance afin qu’ils puissent rouler et émettre des sons.

Voyeurisme pour tous donc ! c’est comme laisser un inconnu au hasard entrer dans votre maison. Il y a une histoire où l’habitant se révèle être pédophile. Parfois, les gens sont simplement curieux de connaître la vie des autres. Parfois, ils veulent juste être ailleurs dans le monde. 

Une lecture rapide, addictive et très imaginative qui se révèle également être une plongée étonnamment profonde et stimulante dans les problèmes éthiques auxquels nous sommes tous confrontés lorsque nous interagissons via les réseaux sociaux et d’autres technologies à distance.

Je vous recommande cette lecture et je vous informe que la production de Gizmo ou Grogou connectés, toute consciente que je suis des dangers, pourrait me faire céder !

❤️❤️❤️❤️❤️

Gallimard 

Samanta Schueblin
Extrait
Extrait
Gizmo
Pour marque-pages : Permaliens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *