La mort selon Turner

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Mot de l’éditeur :

Après La Religion et Les Douze Enfants de Paris, le nouvel opéra noir de Tim Willocks.

Lors d’un week-end arrosé au Cap, un jeune et riche Afrikaner renverse en voiture une jeune Noire sans logis qui erre dans la rue. Ni lui ni ses amis ne préviennent les secours alors que la victime agonise. La mère du chauffeur, Margot Le Roux, femme puissante qui règne sur les mines du Northern Cape, décide de couvrir son fils. Pourquoi compromettre une carrière qui s’annonce brillante à cause d’une pauvresse ? Dans un pays où la corruption règne à tous les étages, tout le monde s’en fout. Tout le monde, sauf Turner, un flic noir des Homicides. Lorsqu’il arrive sur le territoire des Le Roux, une région aride et désertique, la confrontation va être terrible, entre cet homme déterminé à faire la justice, et cette femme décidée à protéger son fils, à tout prix. 

Le fauve Willocks est à nouveau lâché ! Délaissant le roman historique, il nous donne ici un véritable opéra noir, aussi puissant qu’hypnotique. On retrouve dans ce tableau au couteau de l’Afrique du Sud tout le souffle et l’ampleur du romancier, allié à une exceptionnelle force d’empathie. Loin de tout manichéisme, il nous fait profiter d’une rare proximité avec ses personnages, illustrant de la sorte la fameuse phrase de Jean Renoir :  » Sur cette Terre, il y a quelque chose d’effroyable, c’est que tout le monde a ses raisons. « 

Biographie de l’auteur

Tim Willocks est un romancier britannique né en 1957 à Stalybridge. Chirurgien et psychiatre de formation, il est également ceinture noire de karaté et grand amateur de poker. Son premier roman Bad City Blues, publié en 1991, est adapté au cinéma par Dennis Hopper. Il a, depuis, écrit plusieurs polars à succès dont Green River ou Les Rois écarlates, avant de se lancer dans une entreprise littéraire titanesque avec une série de romans historiques à la force romanesque époustouflante initiée avec La Religion puis Les Douze Enfants de Paris. Ces deux ouvrages mettent en scène le personnage inoubliable de Mathias Tannhauser, mercenaire lettré et apatride jeté au cœur des fracas du XVe siècle. Tim Willocks est également l’auteur d’un roman jeunesse publié chez Syros, Doglands. Producteur et scénariste, l’écrivain a également travaillé avec Michael Mann, rédigé une vingtaine de scénarios, et co-écrit un documentaire avec Spielberg, The Unfinished Journey.

Notre avis :

Elle n’a pas de nom, elle est malade, c’est une fille de la rue. Elle est morte, un garçon qui ne se souvient de rien tellement qu’il était ivre l’a percutée. Les amis qui l’accompagnaient ont préféré abandonner la victime à son destin. Ils sont l’élite sud-africaine blanche, ils peuvent se permettre d’être au-dessus de la loi.

Il suffit de tirer les bonnes ficelles, généralement un simple paiement, et vous en avez terminé avec vos tracas avec la justice.

Le meurtrier est par ailleurs le fils de Margot Le Roux, la femme qui tient fermement les rênes de la plupart des activités minières de l’État et qui a bien l’intention de protéger sa progéniture, quel qu’en soit le prix. 

Business as usual au Cap même si nous sommes dans la société post Apartheid les lois ne s’appliquent toujours pas de la même façon aux riches familles blanches et au peuple noir.

L’inspecteur Turner, en charge de résoudre l’affaire, est notre héros décidé à se battre contre tous, cultivé et ayant une grande maîtrise de ses actions il ira jusqu’au bout de l’enquête.

L’intrigue est dense et bien construite, le style brillant et rythmé, vraiment prenant sans longueurs ou passages à vide (l’auteur est aussi un scénariste de renom).

J’ai pensé à la chanson « Bessie » de Patricia Kaas en lisant le livre et au travail de sensibilisation mené par Keith Haring il y a bien longtemps et qui est hélas toujours d’actualité.

La mort selon Turner est un livre à ne pas manquer.

Sonatine 

❤️❤️❤️❤️❤️


Keith Haring
Bessie de Patricia Kaas
Pour marque-pages : Permaliens.

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