Mot de l’éditeur :
Londres, 1918 : la guerre n’en finit pas, les bombardements tétanisent la ville. Solitaire, désargentée et de santé vacillante, Sarah Brown œuvre sans grande conviction au sein d’un comité de bienfaisance où les ladies de la bonne société dispensent aux pauvres une charité assortie de leçons de morale. La magie va faire irruption dans son morne quotidien lorsqu’une sorcière lui propose de s’installer à La Vie Seule, la curieuse pension dont elle est la tenancière. Aventures fantastiques et rencontres plus ou moins enchanteresses succéderont à cette installation, qui éclaireront pour quelque temps, à défaut de l’abolir, l’essentielle solitude de Sarah Brown.
Mêlant incursions satiriques, politiques et sociales à des considérations sur l’intime, l’espace domestique, les liens sociaux et les relations humaines, La Vie Seule est une délicieuse curiosité littéraire, qui exalte les vertus de l’indépendance et la fonction réparatrice de la magie.
Biographie de l’auteur :
Romancière féministe britannique (1892-1933), femme engagée – dans le combat des suffragettes notamment – Stella Benson est l’autrice de fictions, de recueils de poèmes et de carnets de voyages. Dans sa jeunesse, son père tente de la dissuader d’écrire, ce qui renforce sa détermination. Admirée de Virginia Woolf, qui la cite dans son Journal, elle est également la contemporaine de Sylvia Townsend Warner, dont elle partage le goût anti-conformiste et la fantaisie.
Notre avis :
La magnifique couverture de ce récit est dessinée par l’autrice et est, à mon avis, une pure merveille.
Publié à l’origine en 1919, « Living Alone de » Stella Benson est un petit livre atypique et toujours d’une grande actualité.
La voix de l’autrice est fraîche, enjouée et provocante. Sa prose évoque les grandes questions sur la vie.
Le récit propose la rencontre entre Sarah Brown, très insatisfaite de sa vie, qui travaille pour des œuvres de charité et une sorcière dont le nom nous est inconnu qui tient une pension sur une île.
« La Vie Seule » se lit avec délice.
Une partie de comédie des mœurs ridiculisant la société de l’époque qui tente d’être « charitable » mais de façon sélective et moralisatrice.
Une partie surréaliste est magique avec l’entrée en scène de l’énigmatique sorcière.
C’est un désordre fascinant et efficace.
L’écriture est en même temps étonnante bizarre et captivante.
L’écrivaine implique le lecteur qui est désireux de passer au bon mot suivant. Je me suis retrouvée à relire des paragraphes avec un plaisir amusé.
Un conte féministe, charmant, drôle et magique, que demander de plus !
❤️❤️❤️❤️❤️
Éditions Cambourakis