Les Aventures de Perkin Warbeck – Mary Shelley – Classiques Garnier

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Il est des textes si populaires et mondial connus qu’ils éclipsent l’auteur et ses autres œuvres.

C’est aussi vrai au cinéma avec un personnage qui prime sur les autres rôles

Frankenstein (1818), a occulté la lumière de plusieurs essais et nouvelles publiés par Mary Shelley et parfois sa propre créatrice, écrivaine pourtant prolifique avec la production de six romans qui parurent à la suite de son chef-d’œuvre, entre 1819 et 1837.

Il a fallu attendre très longtemps pour voir traduit en français « The Fortunes of Perkin Warbeck, a Romance » (1830).

Si le nom de Perkin Warbeck peut sembler issu de la fantaisie, il se réfère en réalité à un personnage historique, qui chercha à conquérir le trône d’Angleterre à la fin du XVe siècle, au lendemain de la bataille de Bosworth, par laquelle la guerre des Deux-Roses s’acheva au profit de la maison de Lancastre.

Perkin Warbeck prétendait en effet être Richard d’York, fils d’Édouard IV, jeune prince dont on avait perdu la trace dans la Tour de Londres et qui faisait son retour quelques années plus tard, sous un nom d’emprunt, pour réclamer la couronne dont il avait été dépossédé.

Soutenu par d’influents alliés, il fit peser sur le souverain Henri VII une menace certaine : son entreprise se solda par son emprisonnement et son exécution en l’an 1499.

Mais alors que la plupart des historiens l’ont toujours considéré comme un imposteur, Mary Shelley voyait dans le jeune prétendant au sort funeste le véritable Richard d’York, héritier légitime du trône d’Angleterre, « le dernier bouton de la Rose Blanche déracinée ».

Malgré quelque licence littéraire, Mary Shelley apparaît comme très documenté sur le fait et là période, même si elle ne relate pas, elle la décrit.

Roman historique, ténébreux, gothique et romantique, Perkin Warbeck dépeint un être ambivalent, chevaleresque et dangereux : Perkin/Richard n’est pas, comme Victor Frankenstein, un Prométhée moderne, mais il brûle d’une passion dévorante qui fera sa fortune avant de répandre le peine et malheur sur lui et ses proches. Si ce roman n’est pas le plus connu de Mary Shelley, ses qualités, méritent de toucher un plus large public et de compléter la lecture des textes de l’autrice, toujours capable de transmettre la noirceur mais toujours traversée de vibrants éclats de lumière.

Mary Shelley utilise ses récits historique pour s’interroger sur les institutions établies. Elle oppose souvent l’avidité de pouvoir du protagoniste masculin à une alternative féminine.

Dans Perkin Warbeck, Lady Gordon représente les valeurs de l’amitié, de l’égalité et des vertus familiales. À travers elle, Mary Shelley offre une alternative féminine à la politique masculine fondée sur la force qui détruit les personnages masculins. Le roman propose un récit historique avec un point de vu plus large qui remet en cause

Les écrits de Mary Shelley sont toujours raffinés, avec le souci de se rattacher à la tradition des romans gothiques de son époque.

L’édition des Classiques Garnier est comme d’habitude, riche et essentielle pour mieux aborder des œuvres méconnues.

Quelques anecdotes, des éditions originales sont visibles à Londres, pour les acheter par contre, il faut prévoir une somme conséquente.

Pour les joueurs ou les fans de ASSASSIN’S CREED, pas de surprises, un certain Perkin Warbeck apparaît dans le jeu.

Ne ratez pas ce roman bien écrit et bien traduit, palpitant et séduisant.

Si vous avez besoin de vanter votre esprit Geek souvenez-vous vous d’Assassin’s creed,..

Un roman à découvrir et à aimer.

Pour marque-pages : Permaliens.

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