Les chemins de la haine

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Notre avis:

Les chemins de la haine d’Eva Dolan est un excellent roman policier anglais, avec des personnages attachants, une intrigue bien ficelée et rythmée.

La romancière remplit son livre de rebondissements et sait garder le lecteur en tension constante, difficile page après page de deviner ce qui va se passer ensuite, et comment tout est lié.

L’histoire commence avec la découverte d’un corps calciné dans l’abri de jardin d’une famille anglaise de la petite ville de Peterborough, au nord-est de Londres.

L’inspecteur Zigic et son adjointe, le sergent Ferreira sont chargés de l’enquête.

La victime est identifiée, l’homme brûlé vifs est un travailleur immigré, Jaan Stepulov, estonien en situation irrégulière.

Nos enquêteurs se rendent rapidement compte que l’affaire est plus compliquée qu’elle ne semble à première vue.

Au fur et à mesure que l’enquête avance ils côtoient les préjugés et les difficultés du quotidien des immigrés et des autochtones.

La vision d’un enfer Dantesque moderne se dresse vite à mes yeux.

« Laissez toute espérance, vous qui entrez » me parait approprié… car l’angoisse à pris le pas sur la solidarité.

Cette dénonciation sociale prend une place centrale dans le récit et nous découvrons que ce livre est aussi un roman sur l’immigration.

Eva Dolan utilise la narration d’un crime dans une ville, dans un microcosme pour en faire le symbole d’une situation globale que nous ne devons plus ignorer.

Peur de l’autre, exploitation, indifférence, tout est décrit avec sensibilité et grande finesse en évitant habilement le piège des lieux communs, je trouve qu’elle a un ton très juste dans sa manière d’écrire.

« Lupus est homo homini, non homo, quom qualis sit non novit » « Quand on ne le connaît pas, l’homme est un loup pour l’homme » La formule de Plaute (Comédie des Ânes 195 av J-C) , signifie que l’homme prend pour un loup l’homme qu’il ne connait pas. 

L’attitude que nous voyons de nos jours est bien la conséquence de la peur de tout ce qui est différent : Souffler sur ce type d’inquietude uni à l’échec des politiques libérales menées dans le Royaume-Uni depuis bien longtemps conduit à  l’esclavagisme moderne mis en exergue par l’auteure.

L’aspect social a joué un rôle important pour moi dans cette lecture qui ne se contente pas d’être un bon polars. 

Cette excursion à la découverte d’une frange de la société anglaise me rappelle la série de la BBC « Happy Valley » que je vous conseille aussi. 

Donc avoir dans le même livre un polar accompagné d’une vrai recherche sociologique sur les migrations, (sujet plus que d’actualité) est à mon avis une raison en plus pour faire un tour en librairie et revenir avec ce roman que je place sans difficulté dans la catégorie “incontournables”.

❤❤❤❤❤

Liana Levi

Pour marque-pages : Permaliens.

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