Pour l’amour des livres

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Mot de l’éditeur (écrit par l’auteur) :

«  Nous naissons, nous grandissons, le plus souvent sans même en prendre la mesure, dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. Sans eux, sans leur musique en nous pour nous guider, nous resterions tels des enfants perdus dans les forêts obscures. N’étaient-ils pas déjà là qui nous attendaient, jalons laissés par d’autres en chemin, dessinant peu à peu un visage à l’inconnu du monde,  jusqu’à le rendre habitable  ? Ils nous sont, si  l’on y réfléchit, notre première et notre véritable demeure. Notre miroir, aussi. Car dans le foisonnement de ces histoires, il en est une, à nous seuls destinée, de cela, nous serions prêt à en jurer dans l’instant où nous nous y sommes reconnus  – et c’était comme si, par privilège, s’ouvrait alors la porte des merveilles. 

Pour moi, ce fut la Guerre du feu, «  roman des âges farouches  » aujourd’hui quelque peu oublié. En récompense de mon examen réussi d’entrée en sixième ma mère m’avait promis un livre. Que nous étions allés choisir solennellement à Morlaix. Pourquoi celui-là  ? La couverture en était plutôt laide, qui montrait un homme aux traits simiesques fuyant, une torche à la main. Mais dès la première page tournée… Je fus comme foudroyé. Un monde s’ouvrait devant moi… 

Mon enfance fut pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère, même si ma mère sut faire de notre maison sans eau ni électricité un paradis, à force de tendresse et de travail. J’y ai découvert la puissance de libération des livres, par la grâce d’une  rencontre miraculeuse avec un instituteur, engagé, sensible, qui m’ouvrit sans retenue sa bibliothèque. 

J’ai voulu ce livre comme un acte de remerciement. Pour dire simplement ce que je dois au livre. Ce que, tous, nous devons au livre. Plus nécessaire que jamais, face au brouhaha du monde, au temps chaque jour un peu plus refusé, à l’oubli de soi, et des autres. Pour le plus précieux des messages, dans le temps silencieux de la lecture  : qu’il est en chacun de nous un royaume, une dimension d’éternité, qui nous fait humains et libres. »

M. L. B.

Biographie de l’auteur :

Michel Le Bris est l’auteur d’une œuvre romanesque importante. On lui doit entre autres, L’Homme aux semelles de vent,  La Beauté du monde (Grasset, 2008, finaliste du prix Goncourt) et Kong (septembre 2017).

Notre avis :

Amoureux des livres: précipitez-vous, courrez lire cet ouvrage.

Michel Le Bris, après son superbe Kong, publié toujours chez Grasset en 2017, continue de nous émerveiller.

La littérature, son pouvoir, sa force sont le fil conducteur de cette histoire, de cette biographe d’un passionné des mots.

On voyage avec l’auteur à travers les époques, les lieux, les envies de lecture, les rencontres qui changent la vie, qui changent sa vie. Quel plaisir de s’imaginer à Londres immergés dans toutes les éditions possibles des romans de Jack London. 

La lecture et l’écriture sont vitales pour lui, et avec sa captivante plume Michel Le Bris est notre guide, nous pouvons presque toucher les livres qu’il décrit et cite. Un tour dans une bibliothèque magnifique, dans l’une de ses librairies préférées, le voyage est magique. Nous nous retrouvons en compagnie de Borges, de Zevaco.

On découvre également le métier d’éditeur pratiqué par l’auteur et sa joie de publier des écrivains aimés et parfois oubliés.

L’enfance dans son « petit coin de Bretagne » le premier livre vraiment à lui puis Versailles, la révolution des idée, quelle vie passionnante et quel livre prenant.

« Qui que vous soyez qui voulez cultiver, vivifier, édifier, attendrir, apaiser, mettez des livres partout » disait Victor Hugo et je ne peux que vous dire mettez ce livre payout !

❤️❤️❤️❤️❤️(❤️)

Grasset 

Michel Le Bris
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