Est-ce que l’écho du cri d’une prisonnière peut résonner pendant une lecture entière ?
Ma nouvelle réponse, après Badjens est : Oui.
Ce livre parle pour toutes les femmes prisonnières d’un mode de pensée qui les invisibilise et qui voudrait, vraiment les oublier, silencieuses et conciliantes depuis la nuit des temps, obligées à mille et une ruses et mille contes pour sortir de la longue nuit qui les entoure.
Badjens, ce surnom, qui donne le titre du récit, est un journal intime oral avec tout un tas d’informations que nous connaissons déjà grâce à la presse, et pourtant quelle surprise de ressentir l’angoisse qui pèse sur cette jeune femme. Elle parle de sa vie et tout d’un coup l’article de journal se transforma en histoire intime d’une force remarquable.
La photo devient un portrait avec de plus en plus des détails. C’est une histoire des mentalités, un monologue profond et frais qui rend un bel hommage aux jeunes Iraniennes en prêtant la voix à une Iranienne de 16 ans qui escalade une benne à ordures, prête à brûler son foulard en public.
Bien écrit et rythmé, pas de repos avant la fin de ce texte court et puissant.
Maintenant le cri sourd de la femme enfermée se transforme en parole pour la liberté.
Pour toutes les Badjens, je vous conseille de découvrir ce roman d’initiation et de révolte.