
Falcone est mon histoire, celle d’une jeune personne qui a entendu le monde s’arrêter un moment. Ma mère, Giovanna, oui même prénom italien a pleuré, elle a dit : « lo hanno lasciato solo ». Ils l’ont laissé·e seul·e. Moi, tout·e jeune, je me disais « ils » ou « nous » ?
L’idée d’un roman sur Falcone m’a un peu troublé·e. Oui, on peut, on doit même écrire sur tout, mais comment faire interagir fiction et réalité si terrible et si proche, si connue. J’ai déjà lu des essais sur Falcone, sur Borsellino et sur l’Antimafia.
Saviano écrit bien et est dans son élément, donc lire ce livre vous ravira.
Des chapitres courts, aux titres marquants, et la puissance de l’histoire participent la force de la lecture.

Saviano sait écrire le mal, il l’analyse, le décortique, l’explique, le montre.
À nous de terminer la lecture de ses œuvres en ayant compris que les écrire pourrait encore aujourd’hui lui coûter la vie.
Intellectuel·le engagé·e est un métier solitaire et cruellement nécessaire.
À Paris, au MK2 ou dans les entretiens que Roberto Saviano a donnés à la radio, la presse écrite et à La Grande Librairie, je l’ai senti toujours courageux mais avec un sentiment de déception, une pointe de pessimisme de la raison.
J’ai envie de croire que l’accueil médiatique et même sur les blogs et les réseaux puisse lui dire : mission accomplie. On va ouvrir les yeux.
On va être vigilant·e·s.

Roberto Saviano réussit le pari. Son Falcone est un récit sincère et documenté sur les faits, enrichi d’une touche qui le fait lire comme un roman, comme le roman qu’il devient, rendant les personnages plus vrais encore.
Nous n’allons pas laisser seules ceux et celles qui résistent !
Però sappilo Roberto, vorrei che tu non scrivessi solo di criminalità organizzata, della Camorra e delle Mafie. Ho amato tanto il tuo precedente libro « Crie-le ! » Vorrei ancora che tu descrivessi altre cose del mondo come lo sai fare tu… Non è una delusione sul tuo Falcone che è più vero che mai ! ma è una voglia, un espoir, une envie.