Le tour de l’oie

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Date de parution : 07/02/2019

Mot de l’éditeur :

«Une fois interrompue la série des naissances, j’étais un rameau sans bourgeon ou, comme dit un de mes amis pêcheurs : un rocher qui ne fait pas de patelles. 

Je te parle à toi ce soir qui n’est même pas celui-ci. C’est un soir. 

Toi, tu es là, plus vrai, plus proche et consistant que le plafond. Je te parle à toi et non à moi-même. 

Je le sais parce qu’avec moi je parle napolitain.» 

Un soir d’orage, un homme – qui ressemble beaucoup à l’auteur – est assis à une table, chez lui. Éclairé par le feu de la cheminée, il est en train de lire un livre pour enfants, Pinocchio. Dans la pénombre, une présence évanescente apparaît à ses côtés, qui évoque le profil du fils qu’il n’a jamais eu. L’homme imagine lui raconter sa vie : Naples, la nostalgie de la famille, la nécessité de partir, l’engagement politique. À travers cette voix paternelle, ce fils spectral assume progressivement une consistance corporelle. La confession devient confrontation, la curiosité se transforme en introspection, le monologue évolue en dialogue, au cours duquel un père et un fils se livrent sans merci.

Notre avis :

Un soir, en relisant Pinocchio, un homme sent la présence du fils qu’il n’a pas eu, le fils que sa mère – la femme avec qui il l’a conçu dans sa jeunesse – a décidé d’avorter. À la douce lumière de la cheminée, le fils lui apparaît déjà adulte, et cette présence est suffisante « ici et ce soir ».

La vague des souvenirs monte à la surface, tout y est : l’enfance napolitaine, la nostalgie de la mère et du père, le besoin de partir, de suivre sa voie et chercher la liberté.

Ce fils muet ne va pas le rester et prend la parole et le monologue devient un dialogue, qui enquête sur le sens de la vie, sur les affectes, sur les choix que nous faisons, sur les livres (pour l’auteur, le seul écrivain indispensable est Borges) , sur l’importance des mots et des histoires. Une enquête qui veut être le périscope d’une recherche en réalité intérieure.

L’auteur va continuer à poser et se poser des questions, dire « pourquoi » est essentiel dans l’étrange et pas tranquille fleuve qu’est la vie.

Avec Le tour de l’oie, Erri De Luca écrit une histoire très intime c’est un plaisir de la lire.

La phrase que j’ai le plus aimé :

« Les mots sont l’instrument des révélations »

❤️❤️❤️❤️❤️

Gallimard 

Erri De Luca
Sur Borges…
L’occasion pour redécouvrir Pinocchio
Pour marque-pages : Permaliens.

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