Les Portes / Gauz / Le nouvel Attila

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Gauz, je l’ai connu avec Debout-Payé (Le Nouvel Attila, 2014) et je l’ai vraiment apprécié avec Black Manoo (Le Nouvel Attila, 2020).

Aujourd’hui Gauz, qui n’a pas vécu directement la grande occupation de l’église Saint-Bernard, à Paris, qui a eu lieu à l’été 1996, racconte cette lutte dans Les Portes, le dernier volet de sa « trilogie des papiers ».

Le sujet m’intéresse et j’ai l’impression de ressentir les portes qui se ferment, comme des frontières.

Les portes nous protègent et nous enferment, le titre me conduit déjà à m’interroger sur les portes que j’ai rencontré, fermé ou ouvert dans ma vie. Elles sont nombreuses ces Portes.

Gauz, a dit chez France Cultuture  : « La lutte consiste à récupérer les mots et combattre par les symboles ». C’est vrai il faudrait déjà commencer à faire ça et ne pas nous enfermer et nous laisser enfermer derrière les frontières qui sont nos Portes.

L’auteur a également écrit : « Tout mène à des portes qui conduisent à des portes qui dirigent vers des portes qui s’ouvrent sur des portes qui guident à des portes… tout ! C’est cela qui fait de nous une espèce en migration perpétuelle. »

Je partage ce point de vue. 

Mais parlons de l’histoire du livre :

Paris, été 1996. Un cortège d’Africains cherche un refuge d’où défendre ses droits. Lorsque Madjiguène Cissé, leur porte-parole sénégalaise leur fait franchir les portes de l’église Saint-Bernard de la Goutte d’Or, la lutte peut commencer. 

Gauz nous racconte depuis l’intérieur, avec des mots poignants, l’occupation et la grève de la faim, qui va finalement attirer l’attention de tout un pays et faire parler des sans-papiers. 

Ce récit est une immersion dans la richesse des diversités.

Gauz fait entendre dans ce texte la voix d’une mosaïque de citoyens confiants dans les promesses de la France et soutenus par des célébrités, des religieux et des français et des françaises comme nous.

Moi à ce moment là je me trouvais à Rome et j’admirais la France, ma France, j’étais à l’époque une adolescente engagée et certaine que Liberté, Égalité Fraternité étaient un credo et pas seulement une devise.

Malgré le soutien de l’opinion publique, les réfugiés de l’église parisienne seront délogés manu militari.

Loin loin loin tout c’est si loin ça mais les portes sont toujours là ! Et la brutalité augmente.

Bravo à Gauz de le rappeler et de nous raconter le point de vue que nous n’avons pas su et ne voulons pas écouter.

Un livre qui secoue et passionne  à lire absolument car c’est un bon remède à l’indifférence ! 

« Je hais les indifférents » Antonio Gramsci.

Pour marque-pages : Permaliens.

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