Pour David Naim: c’est son premier roman, et pour moi: la découverte d’un auteur, de son langage, de ses mots et de son humour qui ponctue l’histoire. Une belle histoire qui parle de famille et de la perte d’un être qui nous devient encore plus cher au moment de sa perte.
La mort coupe brutalement les discussions manquées et réveille celles imaginées, trop importantes pour exister réellement.
La mort du père est le presque point de départ du livre.
Simon, se retrouve chargé des obsèques d’un père secret et éloigné de son quotidien. Le cérémoniel à suivre est celui de la religion juive qui prévoit que l’Inhumation se fasse dans les plus brefs délais comme le stipule la halakha. En moins de 24h.
Cette étape où le corps humain redeviendra poussière, et où l’âme reposera auprès de Dieu doit donc se faire dans une certaine urgence, il faut prononcer un discours et prendre des décisions. C’est à ce moment que deux Talits (châle à franges) se présentent à Simon et comme ils sont mêlés, le choix est fait d’enterrer le défunt avec les deux.
L’appartenance du Talit de trop devient une quête qui nous parle de transmission et de traditions.
Simon devient le détective qui doit comprendre pour pouvoir reprendre le cours de sa vie et surmonter les doutes et apaiser les âmes.
David Naim est brillant et sait utiliser les mots avec la force que seulement un écrivain peut produire.
Lire ce roman est enthousiasmant , l’auteur arrive à nous « absorber » dans l’histoire des personnages, moi par exemple j’ai aisément imaginé les descriptions de l’ordinaire, comme les piles de cartons si hautes qui peuvent ensevelir un enfant, (il faut lire pour comprendre) ou celles de l’extraordinaire, car un voile de spiritualité habite aussi dans ce récit.
Me voilà fervente admiratrice de l’écriture de David Naim et conquise par ce roman qui est sûrement à relire pour en saisir encore plus la symbolique des agissements de Simon.
Dernière réflexion : L’antilope est vraiment une belle maison d’édition.