Tant de nuances de pluie – Asha Lemmie-HarperCollins Collection au gré du monde

Dans ce livre de la belle collection romans étrangers de HarperCollins, « Au gré du monde » on se laisse porter avec délectation au gré de l’histoire, dans l’épopée d’une famille de la noblesse impériale japonaise de l’après seconde guerre mondiale.

J’ai eu l’impression de lire cent romans en un, d’être au Japon avec la petite-grande protagoniste. Nori Kamiza, elle n’a que 8 ans quand nous la rencontrons, au moment où sa maman l’abandonne à l’entrée d’une grande maison de Kyoto. La demeure appartient à sa riche, noble et malhonnête famille. La famille de sa mère, car son père décédé, était un militaire afro-américain. Fille de l’amour mais illégitime, une honte à cacher, une irrégularité à corriger. Ses grands-parents lui infligent une vie de recluse dans leur grenier et toute sorte de tentatives douloureuses et absurdes pour blanchir sa peau, entre autres d’atroces bains de javel pour blanchir sa peau.

J’ai eu, pour un instant, une pensée à Michael Jackson mais aussi à une jeune aide-soignante qui voulait les restes d’une crème à la cortisone « car elle fait la peau toute blanche ».

Quel drame de voir surgir partout et toujours la peur de la différence. 

Nori cumule mauvaise couleur de peau et inexistence juridique. Née hors mariage elle vivra des situations difficiles qui participeront à façonner son caractère. 

La rencontre avec son ainé, un demi-frère taciturne mais amical, semble lui ouvrir les portes de la maison, la sortir de sa terne routine.

Sa découverte du jardin et de la pluie est émouvante. Son univers se colore et les deux jeunes partageront l’amour pour la musique.

Son demi-frère, Akira est un jeune homme brillant et vertueux violoniste qui vient rejoindre le domaine familial au moment du décès de son père. Légitime Akira est l’héritier, le maître.

Tout est histoire de maître et esclave, dévoile l’autrice, déjà dans les premières pages. 

La grand-mère, matriarche sans scrupules, n’acceptant pas que Nori puisse « respirer » fera tout pour aspirer l’air autour d’elle.

Je ne peux pas vous raconter plus de détails, tout se trouve, exprimé de manière exquise dans les pages de ce roman, j’ai plusieurs fois retenu le souffle pendant ma lecture, Je suis passée par toutes les émotions possibles. Chaleur et froid sont dosés avec minutie et attention.

Je voulais, je devais arriver à la fin du livre. Un fois ce fait accompli j’ai ressenti une certaine nostalgie pour Nori.

Cette fille, oubliée dans un grenier puis réanimé par l’amour est  devenue une femme qui décide d’allier tradition et renouveau, tradition et bienveillance, elle donne envie de la suivre encore, et encore, sans fin. 

Un livre enthousiasmant et palpitant: grand coup de cœur pour moi.

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