« Tous les silences ne font pas le même bruit » est le titre du nouveau livre, étourdissant et magnifique, de Baptiste Beaulieu.
Pour moi ce livre est une déflagration de l’évidence, un réalisme qui apparaît grâce aux mots qui naviguent entre poésie en prose, biographie, et essai.
Écrit à la deuxième personne du singulier ce « tu » accompagne les lectrices et lecteurs comme si il nous mettait en cause, comme si il parlait de nous.
Gardez-« vous » d’imaginer que ce texte s’adresse à une communauté si ce n’est celle de l’humanité.
Nous suivons, avec les mots clairs et intenses de Baptiste Beaulieu, l’histoire d’un enfant qui devient homme, puis père en faisant face aux préjugés volontaires ou inconscients que notre société véhicule
J’ai envie de crier avec celles et ceux que le monde marginalise et de crier aussi à quel point ce récit et ses notes si importantes me touchent. Moi spectatrice de ce que le Dr. Beaulieu décrit.
Moi qui étais lors de la toute la première WorldPride à Rome, la moitié de la ville cloîtrée et l’autre moitié, avec des familles hétérosexuelles et des enfants, dans la rue, découvrant et soutenant une marche arc-en-ciel sous un soleil divin.
Un festival d’une semaine a accompagné l’événement et a attiré une foule d’environ 70.000 homosexuels venus de 40 pays.
J’avais 20 ans et je travaillais avec le maire de Rome qui a signé les autorisations pour la manifestation.
J’étais fière. Mais la Rome cloîtrée nous a traité aussi mal qu’elle traite ordinairement les homosexuels et toute la communauté Queer.
On ne va pas se mentir Batiste Beaulieu a raison sur tout, il fait un portrait du réel et nous interpelle en nous tutoyant.
Il répète, il explique il parle de la vie et de toutes les diversités.
« Tous les silences ne font pas le même bruit » est un livre qui passe du particulier à l’universel.
Un livre tendre et engagé, qui fait sourire et s’émouvoir.
Un livre pour toutes et pour tous.