Le réel dans ce livre n’est plus un cas particulier du possible, comme disait Ludwig Wittgenstein, c’est un cas particulier choisi par l’algorithme qui donne le tempo, le rythme.
Ici c’est un nouveau temps des Cathédrales les nouveaux bâtisseurs sont les multinationales.
Le livre commence par une visite dominicale du Temple de Apple, enfin la partie accessible au commun des mortels.
Damasio est un grand écrivain qui exprime sa pensée en traversant l’irréel qui pourtant ressemble de plus en plus à un possible,
Le premier récit est l’un de mes préférés, une contre-chronique d’une visite du « château d’Apple » où il est question de Steve Jobs et d’une bague ..un texte corrosifs et percutant.
Le voyage de Damasio continue dans la Silicon Valley, continue en voiture pour explorer les terres et surtout les les modes de vie qui dessinent un avenir tout tracé pour nous.
Cette analyse du symbole de la voiture de l’ère industrielle à notre ère de l’automatisation, est incisive et juste.
Damasio convoque aussi Deleuze pour nous montrer comme « les mots de passe sont sous les mots d’ordre » très pertinent pour parler d’identité imposée par la communication institutionnelle et de frontières que l’Homme impose à l’Homme.
Le voyage à, et auteur de, Sant Francisco de l’auteur brave les frontières des beaux quartiers et se dirige aussi là où « Le diable est seringues et la poudre » comme dit Damasio, où la pauvreté est le désespoir.
Chronique après chronique l’intelligence de l’auteur dépasse celle artificielle dont il parle aussi.
Dans ce livre j’ai envie de tout souligner,de tout garder en mémoire,de partager ses métaphores et ses idées. Une lecture qui me fait du bien !
Le recueil se compose de 7 chroniques et d’une superbe nouvelle de science-fiction inédite et qui s’insère complètement dans le conteste du livre
Belle analyse, bien écrite, belle prose, intelligente.
Il faut lire ce livre et le faire lire à Noam Chomsky qui se sentirait moins seul.
Reste une question : Les rêves, sont ils encore possibles ? -sans pensées induites-
À vous, à nous d’y répondre.