Sue Rainsford est une romancière et critique d’art irlandaise.
Son premier roman, Jusque dans la terre, très apprécié par la critique et publié en France par le même éditeur est un énorme coup de cœur, inclassable, un peu conte folklorique, un peu tragédie grecque, ce livre est inventif et surprenant.
L’attente pour Jours de sang fut pour moi immense !
Dans son nouveau texte l’autrice irlandaise propose une phénoménale dystopie qui sert à mieux rendre évidents les mécanismes qui règlent l’emprise et à faire émerger la domination par les idées reçues.
L’histoire est celle de Anna et Adam, deux jumeaux qui vivent dans un lieu abandonné dans un paysage instable où ils se préparent à la fin du monde qu’ils croient imminente. Adam veille le jour, Anna la nuit. Ils se réunissent à l’aube et au crépuscule, cela m’a fait penser aux scènes du film Ladyhawke pourtant dans une tout autre situation.
Les protagonistes sont seuls à l’exception de l’ancien chef de la commune, Koan
On se sent désolé et isolé, dans les décors dominés par le vide, il y a une sensation d’horreur folklorique, qui ne s’arrête jamais et les jumeaux ont été abandonnés aux croyances et à la peur de tout contact.
Même dans cette non-société, l’écrivaine sait créer une logique, l’histoire est captivante, si finement décrite que chaque décision prise a du sens, selon les données connues.
Maternité, abandon, pouvoir entre de mauvaises mains. Ce sont tous des thèmes clés qui se déploient dans un monde où quelque chose d’étrange arrive à la population.
C’est un mélange grisant.
Sue Rainsford revient à l’écriture avec un sujet de réalisme de l’imaginaire convaincant et dérangeant, elle utilise un langage brutal et éloquent à la fois, c’est de la Poésie pour moi.
Je ne pouvais pas détourner le regard des mots de l’histoire, des formules de l’intrigue.
Ce récit ne ressemblant à rien d’autre, peut être lu à plusieurs niveaux, car si ce n’est pas tout, beaucoup de choses sont symboles.
j’ai adoré ce livre !
Tellement viscéral ! Tellement énigmatique.
Je suis restée sans voix lorsque j’ai tourné la dernière page.
Je ne saurais trop recommander Jours de Sang, car je suis sûre que vous ne pouvez que l’aimer.