Je dois d’abord avouer que Yasmina Reza fait partie des « auteurs lares » de ma maison, cette fille illégitime qu’Audiard aurait eu avec Desproges décrypte nos travers avec le plaisir pétillant d’un bonbon acidulé. J’ai eu le privilège de la découvrir très tôt lors de la création de « Art » avec Lucchini, Arditti et Vaneck, cela fait donc 30 ans que « comment peux-tu dire « Cette merde » ? », « c’est un être hybride et flasque » et « Lis Sénèque ! » font partie des phrases qui dénouent les petits tracas comme d’autres citent « les tonton flingueurs ».
Heureusement son art ne s’est pas arrêté a cette pièce, et c’est avec le même plaisir qu’on peut découvrir d’autres de ses œuvres.
Son verbatim de campagne électorale, les conflits entre parents d’élèves, ou même le devoir de mémoire envers « la catastrophe » ont
toujours cette distance qui déclenche le sourire et transcende le tragique.
Son écriture rapide qui déroule les pensées intimes comme les événements fait qu’il m’est difficile de poser le livre avant la fin, cela devient un film de comédie impossible à interrompre.
Un grand merci à Quarto Gallimard qui permet d’emporter plusieurs livres en un seul volume, idéal pour les trajets ! Cette collection que j’aime lire pour inviter autant d’auteurs différends chez moi me ravi toujours, cette diversité du catalogue vous fera certainement trouver un Quarto pour vous.
Lisez Reza, c’est au delà de moderne, Serge dirait « éternissime ! »