Une odeur de sainteté – Franck Maubert – Mercure de France

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Parfois dans la vie l’inattendu arrive, une fulgurante poussée d’étourdissement, sentimental, amoureux, d’admiration.

Des tableaux à Florence, des vers, des instants.

Des instants magiques. Épiphanies inétendues.

L’histoire, me fait penser, à son commencement uniquement, au Parfum de Patrick Süskind.

Jeanne à une particularité, entre le merveilleux et l’effrayant : L’hyperosmie qui est l’exacerbation de l’odorat. Un nez, habitué aux mélanges de fragrances voluptueuses et classiques est chargé par un médecin avec un semblant de Frankenstein ( le Docteur…), l’invite à décrypter les notes du cœur d’une dame en odeur de Sainteté.

Définition « odeur de sainteté »: Odeur suave que le corps de certains saints exhalerait après la mort. Au figuré : ne pas être en odeur de sainteté; être mal vu.

Le cœur de la Candidate à la béatification est celui d’une femme inconnue, son histoire ne fait pas partie de l’Histoire.

Jeanne ne peut plus se passer du souvenir de la fragrance esthétique et extatique qui a provoqué en elle un fort bouleversement.

Émérence, qui est tu, quel mystère recélés tu ?

Ni le Professeur ni le Diacre, à l’origine de cette mission insolite, semblent en mesure de combler le vide que ce questionnement génère .

Chercher, partir pour savoir parait lui dire la voix, telle sera alors sa voie.

Une introspection brillamment construite, des rencontres et un voile de romantique mysticisme enveloppent tout ce récit.

C’est comme le mélange d’une fragrance qui s’ouvre devant nous. Les ingrédients, comme des couleurs définissent, esquissent, dévoilent le scènes et les tourments de la vie de ce cœur en odeur de Sainteté.

Mes pensées vont à la tapisserie, l’une des tapisseries de La Dame à la Licorne. L’odorat, illustrant la représentation d’une licorne, un lion, une servante et la Dame tressant une couronne de fleurs, des odeurs paisibles. Un singe, assis en arrière plan, respire ou vole une fleur saisie dans un panier.

Le charme et l’alchimie que ces teintures émanent, ont sur moi aussi l’effet d’une demande de plus d’informations, mais moi je ne suis pas George Sand (elle a joué un rôle majeur dans la redécouverte et la des tapisseries de la Dame à la Licorne au XIXème )

Le roman de Maubert est, à mon avis de ceux à lire dans cette rentrée littéraire.

Une écriture raffinée et légère accompagne cette lecture.

Pour marque-pages : Permaliens.

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